Envoyé par
SRT100
Je quitte le bureau, je reviens chez moi et 5 pages de plus. Diable! Un vrai débat.
J'en retiens le bon sens de gparedes.
Quand au bon sens du topic d'OlivierC, j'ai de gros doutes.
Je reconnais ses capacités, talents et maîtrises, mais par contre, son analyse me semble biaisée.
1. Si j'en reviens au grain, évoqué comme personnalisation de l'image, je ne peux pas le suivre. Parce que simplement la maîtrise du grain en argentique n'était pas totale. Elle dépendait beaucoup du traitement et restait en partie aléatoire. Beaucoup d'images réputées "œuvres d'art" sont issues d'erreurs de traitement. Les images de Robert Capa au débarquement de Normandie (qui ne sont pas des photos d'art au sens commun) sont les rescapées (donc sûrement pas les meilleures) du traitement catastrophique du laborantin.
On pourrait écrire tout un bouquin sur le sujet. Seule une démarche constante d'un même type de sujets traités dans les mêmes conditions permettait l'aboutissement d'une série (je citais Sarah Moon).
Je n'imagine même pas deux photos de sujets différents (un portrait et un paysage, par ex.) sur la même pellicule, subissant donc le même traitement au développement.
2. L'ajout de grain au post-traitement numérique relève plus de l'arnaque artistique (ou du trucage, les anglais disent "trick", je crois) que d'une vraie démarche. Je m'explique.
- Ca fait quand même beaucoup d'années qu'existent les effets photographiques (autres que le grain et les filtres), comme par exemple les trames au tirage. Lignes, points, etc.
Outre le fait que la répétition de l'effet, tue l'effet de surprise, l'effet est donc à usage unique, l'usage qu'on en fait est une façon de "sauver" une image ratée.
- Ensuite, si l'image nécessite l'ajout de grain pour la rendre intéressante (je n'ai pas écrit "belle" exprès), c'est que l'image seule n'est pas suffisamment forte. Le grain ne devient qu'une béquille.
La démarche photographique artistique est une démarche personnelle ne subissant donc aucune règle ni contrainte.
L'émotion de celui qui regarde, de même.
Enfin, à propos de la notion d'esthétique, puisque c'est de cela qu'il s'agit au départ, elle n'a rien à voir avec la beauté.
Il y a une esthétique du beau et une esthétique du laid. Encore un sujet de livre ou de débat.