A Diakopes et François, mon 24-70 version un était comme la peau de chagrin, plus on le sollicitait et moins il fournissait en qualité... Au bout de deux ans il était cuit et a du aller au sav, puis il a persévéré de sorte à devoir y retourner au moins tous les deux ans. Au bout de son troisième caprice, j'ai négocié une reprise avec déduction du montant de la réparation. Je l'ai gardé de 2008 à fin 2012, soit moins de 5 ans et trois arrêts aux stands. Alors des cailloux qui durent 35 ans, même 18, c'est tout ce que je me souhaite.

Pour le moment, nos plus vieux, sont nos Minolta, ceux des XG-9 et X700, mais ça doit faire du 25/30 ans tout ça... Niveau rendu, c'est toujours plaisant.

Et c'est un peu là où je veux en venir. Les modernes sont souvent très, très performants sur ce qui se mesure. Mais sur ce qui ne se mesure point et pourtant se voit ou s'apprécie, voire les deux, les vieux ont de beaux restes et très souvent ma préférence. Moins de lentilles et plus de clarté par exemple... Des zones hors focus et des transitions de grande qualité, lisibles, sans astigmatisme... Des compromis équilibrés, sans laisser filer disto ou autre pour favoriser le piqué de la mort qui tue et le contraste qui te cloue sur place... La finesse et la subtilité, c'est bien aussi, un bokeh propre, qui situe et qui raconte, ce n'est pas inutile tout le temps, les tofs à deux plans, j'adore, mais celles à plusieurs plans, celles où on devine un contexte, ma foi...

Et ça, certains vieux FL ou FD, certains Leica, les Zeiss et encore bien d'autres, le font à merveille.

J'ai été de ceux qui voulaient de la performance au top niveau du mesurable, du choix de portée élevé aux bonnes vitamines, du qui crève le plafond des mirologues...

Puis j'ai commencé à lire Silver, canon-passion, Helios... Et d'autres, du temps où ça envoyait grave et où chaque discussion était une vraie mine d'or dont il ne fallait pas perdre une miette... Plus tard, j'ai eu la chance de pouvoir échanger un peu avec certains et d'apprendre encore... Ils ont semé une graine, qui pousse, qui pousse, ils ont ouvert la porte à la curiosité et la fenêtre à une lumière nouvelle... Jamais je ne trouverai les mots pour les remercier... Patrick et Pierre, connus dans leur magasin, devenus des amis, jamais avares de conseils, de savoirs, avec un s à savoirs... Et de passions aussi, avec plein de s partout...

C'est bien les aînés, c'est plein de sagesse et d'expérience et parfois, du doigt, ça montre la lune et les étoiles et ça, c'est la porte de l'infini et une fenêtre sur le rêve!