Il s'agit d'une photo de rue à Mumbai, presque à l'arrache, dans laquelle, et surtout vu le sujet, je ne voulais pas indisposer (la maman était à côté, et elle m'avait donné son accord pour la photo).
La lumière et l'environnement étaient naturellement imposés.

Je ne shoote qu'en raw, et un "développeur" comme LR me semble tout à fait indispensable. Photoshop, c'est de l'artillerie (très) lourde, indispensable pour enlever des objets d'une photo ou en rajouter, ou pour faire du photo montage, ou pour certains filtres qui n'existent que pour Photoshop, mais pour du développement, Photoshop, ça ne le fait pas vraiment de mon point de vue.

Après avoir regardé les dernières photos que tu avais postées entre temps, elles ont une caractéristique commune: elles sont "monochromes" sauf le portrait des 2 enfants où il y a un peu de bleu. Effectivement, un "camaïeu" peut créer une "ambiance", un style, deux couleurs complémentaires aussi.

La photo que tu n'aimes pas (ce qui est ton droit absolu) me semble avoir un style en accord avec le sujet: une jeune file type 'poupée de porcelaine" (cf le type de maquillage, de coiffure et de posture).

Pour la photo de ce triste gamin en Inde, je ne souhaitais qu'une seule chose: faire passer la détresse de ce gamin uniquement par ses yeux et qui m'avait bouleversé sur place, et en contraste avec l'autre photo de gamins en Inde, cette fois heureux et pétillants comme des moineaux qui est aussi dans mon portfolio public (j'y mets peu de choses, because droit à limage sur Internet de mes clients)

Il n'y a aucun "secret" pour le post traitement de cette photo:

- redacrage pour faire disparaître le zizi du môme et éviter toute ambiguïté dans la photo, cela a supprimé aussi le doudou bleu du gamin.
- développement LR processus Adobe 2012 sans aucune correction
- un poil de renforcement de netteté
- une brosse de flou pour rendre moins présente la voiture à l'arrière

Cela é été pris en 2008, avec un 1D MIII, un 24/70 L/2.8, 62 mm, 1/125, f/3.5, Iso 200.

Si cela te "plait", c'est un coup de bol de l'environnement d'avoir qq chose de quasiment monochrome. Pour moi, cette photo n'a aucune valeur esthétique mais uniquement morale et humaniste.

J'insiste sur l'aspect "association de couleurs" (et ombres/lumières à la base pour le N&B); Si tu regardes ma première photo "New York night and rain" du camion d'ordures sous la pluie, le camion est vert, les lumières du magasin au second plan sont oranges. Et sur cette photo, j'ai effectivement renforcé cet aspect de couleurs complémentaires, en post-traitement, avec un filtre gradué vert qui teinte en vert la chaussée et un filtre gradué orange à partir des lumières en arrière plan et vers le haut. Cela prend 30 secondes quand la photo de départ s'y prête.

La seconde photo "New York night and rain" a aussi une lumière orangée au départ, renforcée par un filtre gradué.

Après, cela plait ou pas, c'est une autre question à laquelle chacun répond en toute liberté.

Je crois que ta question de "style" est plutôt une question "d'ambiance". Du quasi mono chrome, ou de l'association de couleurs complémentaires sont, pour moi, de bons points de départ.

Dans mon studio, en plus des traditionnels fonds blancs et noirs, j'ai fait peindre un mur en bleu pas trop soutenu pour y faire des photos couleur de "blondes" et/ou apte à s'associer avec des tenues en jean. J'ai fait peindre un autre mur en "sable", plus apte aux "brunes" et aux tenues plus "chics".


Pour terminer, je fais une énorme différence entre des photos de studio où l'on crée sa lumière et les photos hors studio où l'on a la lumière qu'on peut.

En studio, j'essaie de n'avoir quasiment aucun post traitement à faire (sauf défauts de peau par exemple), si ce n'est pas le cas, c'est que je me suis planté à la prise de vue.

En dehors du studio, là oui, les post traitements sont indispensables. Et aucun traitement "automatique" ne me convient.

Parce que l'oeil ne regarde pas comme une pellicule ou un capteur et qu'il s'adapte en permanence aux différentes zones de luminosité de ce qu'il regarde.

Là, j'utilise assez systématiquement des brosses d'exposition (en + et en -) pour essayer de se rapprocher de la façon dont l'oeil regarde et en ayant en mémoire que ce sont les zones les plus éclairées qui attirent d'abord le regard sur une photo.
Par exemple, la photo de nuit sur Broadway au milieu de voitures qui passent, a au moins une dizaine de brosses d'exposition en post-traitement. Parce que quand on est sur place, on voit "de la même manière" les phares de la voiture devant, le cycliste à gauche et le panneau Novotel au fond. Avec une exposition unique sur toute la photo, c'est une impression impossible à obtenir. Pour les vieux c de mon âge, on faisait déjà ça à l'agrandisseur en masquant des zones pour en surexposer d'autres.

En video, tout ceci est plus "partagé", les films d'horreur, policiers, de science fiction ou du quotidien ont tous leur "palette de couleurs et d'ambiance". Et les logiciels y sont démoniaques.

Par exemple l'ensemble des traitements faits pour une publicité:



Lien pour la regarder en plus grand: Étalonnage numérique d'une publicité L'Oréal Garnier - vidéo Dailymotion

Bon, j'ai été long, mais on est au coeur du métier, non?

Amitiés