Ah ? Fais donc une MAP à la lumière d'une bougie avec un objectif F/4.
Je sais bien que l'AF peut ramer ou ne plus fonctionner du tout quand la lumière devient très faible (ou le contraste insuffisant), mais je disais une toute autre chose: je disais que, contrairement à ce que croient beaucoup de gens, la limite à F/8 de l'AF n'est fondamentalement pas due à la baisse brute de la lumière entre par exemple F/4 et F/8. Sinon, il serait également impossible de faire la mise au point AF quand on est à F/4 avec un simple filtre ND4 qui a le même effet sur la quantité brute de lumière.

L'éclairement d'une bougie est de l'ordre d'1 lux. L'éclairement produit par un éclairage artificiel correct est de l'ordre de 100 lux à 200 lux. En extérieur, par temps nuageux, on obtient environ 15.000 lux. Et en plein soleil à midi, on obtient 100.000 lux.

Je parviens parfaitement à faire fonctionner mon AF en intérieur à F/4. Je me mets maintenant à F/8 en plein soleil: la fermeture de l'objectif divise la lumière transmise par 4, mais la lumière incidente est 1000 fois plus abondante. Donc, le capteur principal reçoit 250 fois plus de lumière, et les capteurs d'AF devraient aussi recevoir 250 fois plus de lumière si la limite à F/8 était due à la simple quantité de lumière; il devraient donc parfaitement fonctionner. On voit bien que ce n'est pas la quantité brute de lumière arrivant au capteur qui empêche de faire l'AF à F/8 en plein soleil.

Et je ne demande pas que vous me croyiez sur parole, faites l'expérience avec un filtre gris neutre dense. Vous le constaterez vous-même.

Prends ton appareil, regardes dans ton viseur et regarde ou sont tes collimateurs d'AF.

S'ils n'étaient plus en face de la zone "éclairée" par ton objectif, ca veut dire que ta photo serait noire aux endroits ou sont tes collimateurs AF dans ton viseur (genre vignettage mostrueux)
Ceci témoigne d'une incompréhension du fonctionnement d'un auto-focus. L'important n'est pas où se trouvent les collimateurs, mais l'endroit où est récoltée la lumière au niveau du miroir pour les faire fonctionner.

Prenons le cas simplifié d'un collimateur d'AF unique, disons le collimateur central. Pour le faire fonctionner, en simplifiant un peu, l'appareil prélève au niveau du miroir une partie de la lumière incidente et la divise en deux pinceaux lumineux relativement excentrés normalement convergents et analyse le décalage de phase entre les deux pinceaux. Plus ces deux pinceaux sont excentrés, plus la différence de phase sera importante, et plus l'AF sera précis et efficace (c'est pour cela que les fabricants proposent parfois, sur des appareils de moyenne ou de haute gamme, des capteurs d'AF plus précis mais ne fonctionnant qu'à des ouvertures supérieures ou égales à F/2,8). Mais s'ils sont trop excentrés (au niveau du miroir, pas du capteur), ils ne sont plus sur le chemin de la lumière quand l'ouverture est trop faible. Les fabricants font donc un compromis entre précision maximale de l'AF et l'ouverture minimale à laquelle il fonctionne.