Ces derniers temps, la tendance initiée par les mirologues, à faire du bashing primaire des objectifs Canon, et la promotion inattendue de certains produits, on a pu constater une pratique inflationniste en matière de prix.

Quand j'ai constitué ma panoplie d'objectifs Canon, qui ne sont plus considérés aujourd'hui, que comme des culs de bouteille dont je me contente largement, pour couvrir une gamme de focales susceptible de couvrir tous mes besoins, tant en objectifs à focale fixe qu'en zooms, j'avais débuté en UGA avec le Zeiss Distagon 21 mm (sans équivalent chez Canon) en focale fixe, et EF17-40mm L 4:0 (n'étant pas du tout fan de sa focale la plus courten il a été adopté par mon épouse comme bouchon d'objectif de son 40D puis du 100D qui lui a succédé).
Particulièrement satisfait par le Distagon 21mm avec son piqué remarquable, juques et y compris les bords et coins de l'image, j'en étais resté là pour ma panoplie d'objectifs à focale fixe. Je ne ressentais pas le besoin de focale plus courte.

J'ai eu l'occasion de voir ce qu'était capable de produire un objectif au prix allant à contre-courant de la tendance actuelle guère plus chers que les objectifs d'entrée de gamme de Canon, avec une qualité optique bluffante, en mesure de se mesurer à l'EF14mm 2,8 au prix stratosphérique. Pas vraiment besoin réel de cette focale, mais après tout, pourquoi ne pas l'ajouter à sa caisse à outils photo, même pour un usage limité, si le prix ne fait pas trop tousser.

Etant d'un naturel curieux, plutôt que rester bouche bée comme certains devant les conclusions des divers tests comparatifs sur le net, me disant qu'il faut payer pour savoir.

Le prix ridicule du Samyang 14mm 2,8 (moins de 300€), me l'a fait commander il y a une paire de mois. Achat pas cher payé, sans risquen et possibilité de le revendre sans perte en cas d'insatisfaction. Je n'ai pas eu l'occasion de le tester avant la fin du mois de juin, faute de temps pour le faire. Je suis donc passé à la Défense, site privilégié pour la photo d'architecture, et pris quelques photos dans des conditions de lumière pas vraiment optimales pour cet exercice.
Bien entendu, le Samyang étant un objectif rustique ne disposant pas de l'AF (pour cette focale je n'en vois pas vraiment l'intérêt), ni de communication avec le boîtier, je me suis fait aux réglages en tout manuel: choix de l'hyperfocale en guise de MAP (on ne voit pas de différence de MAP dans le viseur en tournant la bague des distances) et réglage de la vitesse d'obturation afin d'obtenir une exposition correcte avec le bar-graph. On se fait d'autant plus facilement à ces manipulations que c'est surtout avec des sujets statiques (paysage, architecture) qu'on utilise cette focale.
Voici deux photos que j'ai prises à la défense:

- passerelle



- le chapiteau couvrant une cour:



Pas mal pour un objectif pas assez cher suivant la tendance actuelle en matière de prix, produit par un outsider, non?

Il ne lui manque, comme sur les Zeiss, que la communication avec le boîtier pour les ouvertures du diaphragme et une puce de confirmation de l'AF pour faire un carton face à la concurrence s'il peut produire la qualité optique tout en maintenant un prix aussi raisonnable.

J'oubliais de parler de l'allure de l'engin, qui semblera familière aux anciens de l'ère argentique, leur rappelant un objectif en monture FD, avec un pare-soleil (non amovible, faisant partie de l'objectif).
Détail amusant, l'objectif (tout du moins celui qui m'a été livré), est paré d'un liseré rouge non comme les L sur la bague frontale, mais entre la bague affichant l'ouverture et la bague arrière.