En safari africain, il n'est pas très fréquent de faire des safaris de nuit pour la bonne raison qu'après 18H30 (heure du coucher du soleil près de l'équateur) il est interdit de circuler. Il faut donc ou une autorisation spéciale, officielle ou officieuse, ou pratiquer hors des parcs et réserves, notamment dans des concessions privées. J'ai ouvert un album intitulé "Voyage au début de la nuit" car ces safaris nocturnes se pratiquent bien plus souvent après le coucher du soleil qu'avant son lever (la photo du lever du soleil est une tradition dans le camp de Tony Crocetta, Melting Pot Safari Bush Camp, mais c'est une exception et ce n'est pas vraiment un safari complet de nuit). J'y ai placé des photos d'Afrique, Kenya et Botswana, et d'Amérique du Sud, Venezuela et Équateur.

D'abord un clin d'oeil de ce chacal à flancs rayés bien reconnaissable à son bout de queue blanc


et un copain mammifère plus insectivore avec ce Tamandua du Sud, bien empêtré dans les branchages


enfin un piafou exotique avec ce curieux Savacou huppé, effectivement bien curieux


Ces photos ne sont pas des chefs-d'oeuvre esthétiques, il leur manque la beauté que seule peut conférer une belle lumière, pas celle d'un projecteur et/ou d'un flash. Se pose bien sûr la question du dérangement de la faune par un éclairage intempestif auquel ne sont pas habitués ces nocturnes à grands yeux, comme cet Ibijau gris


Eh bien, comme toutes les bonnes choses, c'est à consommer avec modération. Apparemment, peu/pas de troubles visibles, même si la pratique est effectuée intensément, toutes les nuits. Toutes les nuits, ce n'est pas le cas à Masai Mara mais ça l'est dans la concession de Kwando au Botswana ou dans le Hato El Piñero au Venzuela. En revanche, elle ne couvre qu'une portion particulièrement infime des concessions qui sont énormes (500 km2 pour El Pinero, plus de 2500 km2 pour Kwando) et l'éclairage ne dure qu'une fraction de seconde si l'on ne stoppe pas, rarement plus d'une ou deux minutes en cas d'arrêt. Le flash est parfois nécessaire, surtout de loin, il ne m'a jamais semblé qu'il perturbe nos biquets qui continuent à déambuler ou à attendre leur bifteck comme si de rien n'était. La gêne potentiellement produite est quand même à prendre en compte dans cette activité, que je ne pratiquerai jamais à pied, les animaux en question, africains et américains, semblent ne pas être dérangés en plein jour par un véhicule mais fuient de loin un homme à pied.

Amitiés à tous et bises aux autres

Bernard