Bien construire son affût.
Une approche sans prétention mais ça peut servir...
Avant tout il faut savoir que les oiseaux (rapaces compris) ont une vue « tétra chromatique *» et qu’ils perçoivent les ultraviolets ainsi, pour nous le merle est noir, mais pour l’oiseau, des nuances allant du vert bronze au rouge, au violet et au bleu apparaissent alors. C’est ainsi que les oiseaux se reconnaissent entre eux. On comprend mieux comment, alors que l’on était persuadé être parfaitement camouflé aux couleurs de l’environnement, l’oiseau qui arrivait vers vous a brutalement fait la chandelle...
En fait il ne voit pas du tout le même environnement que nous, d’où l’intérêt de choisir les couleurs les plus claires possible et plutôt légèrement brillantes que mates (dans la nature, tout est légèrement brillant et jamais mat, même les vieux troncs d’arbres... Regardez les de près...).
Le choix de l’emplacement dépend de vos observations mais il faut chercher à obtenir la meilleure proximité avec l’espèce convoitée.
L’installation
Pour photographier les oiseaux en vol, l’affût ne peut avoir la même disposition que celle d’un affût classique. Dans ce dernier, il n’y a qu’une seule ouverture pour passer l’objectif alors que pour le vol il faut une fenêtre étroite mais suffisamment longue pour le suivi des oiseaux. Le photographe sera donc plus visible à cause du mouvement de l’objectif et de la quantité de lumière qui entre dans l’affût.
J’utilise donc 2 filets camo semi transparents et très légers, aux teintes « feuillage » les plus claires possibles, vert pomme, jaune citron à adapter en fonction de la saison... avec des bombes de peinture brillante pour maquette... Si, si ça marche très bien mais, pas la peine d’aller « à chevreuil » car ça sent très fort. Les filets sont complétés par une ghillies aux mêmes couleurs afin d’être moins visible de l’extérieur, du fait de la taille des ouvertures pour l’objectif.
La disposition.
Dans mon coin, le sureau pousse comme du chiendent au bord de l’eau et les branches basses plongent dans l’eau. J’entre donc dans le bouquet de sureaux et dégage les branches à mi hauteur sur 1.50m de longueur puis à l’endroit où je place mon siège, je coupe presque jusqu’au niveau de l’eau. J’obtiens ainsi une ouverture en T, la partie haute me permet de photographier debout pour le vol et la jambe du T me sert à photographier assis pour les oiseaux posés.
Avec des pinces, je dispose alors un filet sur le haut et bien en avant de ma position dans l’affût, puis en laissant un espace suffisant, je place le filet du bas, bien en avant aussi en gardant une fenêtre sur la jambe du T. Ainsi je suis quasiment invisible de l’extérieur et cela permet d’avoir des oiseaux qui passent ou se posent à moins de 5 m.
Quelques tuyaux qui, j’espère, vous plairont.... Et un grand merci d’avance à ceux qui voudront nous en donner d’autres car il en existe une multitude, j’en suis sûr.
PS : Attention, avant de couper des branches (même le chiendent de sureaux, il faut avoir l’accord (de préférence écrit) du propriétaire ou du gestionnaire du territoire car on est très vite mis dehors et la réputation de la « profession » en prend un coup...
* Etudes menées conjointement en Europe et aux USA