Histoire de faire une première approche du genre, je dirais que la principale qualité, c'est la discrétion et le sens du relationnel. Ne pas hésiter à aller voir les artistes / managers et à se faire connaître avant le concert, à demander l'autorisation de shooter (avec le sourire !)
D'après expérience, l'autorisation de photographier tient lieu d'accord tacite sur la possible exploitation des images qui en découle... Tacite, hein, parce qu'aux yeux de la loi et avec tous les ayants droits qui entrent en jeu (l'artiste, le management, le propriétaire de la salle, le désigner de la scène...), je ne suis pas sûr que l'on fasse long feu devant un tribunal... Mais bon, dans ce genre de petit festival, ça devrait parfaitement se passer, c'est bon enfant, il n'y a pas de manager tyran américain qui a peur des millions de dollars potentiels que l'on peut tirer de l'image de son poulain - cela dit, j'attends toujours cette manne providentielle de millions de dollars...
Discrétion, parce que pendant le concert, il ne faut pas oublier qu'il y a des gens qui travaillent sur scène et qui tolèrent (avec plus ou moins de bonnes volontés) les photographes. Il y a des gens dans la salle qui ont payé leur place et qui sont venu pour assister à un spectacle et ils n'attendent pas un ballet de photographes qui gênent leurs visions...
Dans ce genre d'idées, il est bien d'avoir un appareil silencieux, surtout dans les moments calmes, parce qu'on n'entend que ça sinon. Je me souviens d'un concert, on n'entendait très bien le clic clac de ma voisine qui photographiait avec un antique Nikon manuel.
Et d'ailleurs, un appareil à mise au point manuel n'est pas une bonne idée, à cause de condition lumineuse souvent difficile et de réactivité.
Je travaille en mesure spot et je fixe l’autofocus au centre de l’appareil. En gros, je mesure la lumière et je fais la mise au point sur le visage, puis je cadre et je déclenche. Une mesures de type pondérée centrale peut faire l’affaire mais il faut penser à corriger de l’ordre de -1 IL. Sinon en mesure matricielle, on peut corriger jusqu’à -2 IL. Chiffres dépendant bien sûr du matériel utilisé…
Je suis totalement contre le flash en spectacle, ça gène les gens sur scène et dans la salle, et ça fige complètement le mouvement et ça réduit bien souvent la photo à un seul plan...
En contrepartie, sans flash, il faut sortir les objectifs lumineux.
Et là les focales fixes prennent l'avantage, meilleur piqué, ouverture bien plus lumineuse… Les focales fixes donnent souvent de meilleures photos, dans mon cas ; au lieu de tourner bêtement la molette de zooming, je cherche à faire un cadrage original avec ce que j'ai de disponible dans mon viseur... De l'apport de la contrainte...
Niveau objectif : Je conseillerais plutôt des objectifs qui vont de la normale aux petits téléobjectifs.
Je fais 90% de mes photos au 100mm f:2.0.
9% avec un 135mm f:2.8
1 % avec un zoom 28-70mm f:2.8 pour les photos d’ambiance, que je rate régulièrement avec brio.
Et je compte m’offrir un 85mm f:1.8…
Niveau pellicule, il ne faut pas hésiter à sortir la 800 iso (voir plus) ou à pousser le capteur (mais pas trop sinon, c’est vraiment dégueulasse, le bruit numérique) J’utilise de la Tri-x 400 iso exposé à 800 iso.
Revers de la médaille des temps de pose qui sont copieux, en gros quand j’arrive à 1/50ème, je suis super content. Il n’est pas rare que je me retrouve à 1/20eme de seconde. Il vaut mieux être calme et éviter bières, cafés, clopes avant. Je n’utilise pas de trépied monopode, pour raison de discrétion et de mobilité. Je prends appui sur ce que je trouve, histoire de stabiliser quand même un peu l’appareil et ce n'est pas les points d'appui qui manquent autour d'une scène.
S’habiller en sombre permet de se fondre dans le décor. Et un pantalon qui craint rien permet de mettre un genou au sol pour être discret, voir de se mettre dans des coins pas trop propre.
Voilà, tout ça, c’est issu de ma petite expérience et ma manière de faire, c’est pour vous présenter les difficultés et les contraintes du genre, mais je ne détiens pas la Vérité Absolue, libre à vous d’agir différemment par la suite.
Concernant la température de couleur à utiliser, j’ai trouver la parade en utilisant du noir et blanc ! J’en avais marre des teintes de peaux bizarres et d’être dépendants des choix discutables de l’éclairagiste. Je pense qu’il faut prendre un truc genre éclairage artificiel (pas tungstène, ni néon, une autre dont le nom m’échappe) mais il faut expérimenter.
Ah oui, l’escabeau… Y a des adeptes… Si tu as envie de t’emmerder à trimbaler ça, libre à toi ! C’est surtout utile pour faire des vues d’ensemble du concert (scène + publique) pour diffusion dans la presse.
Attention, Bruno, les balances d’avant spectacles servent à régler les instruments dans la balance sonore et à placer chaque musicien dans de bonnes conditions. En aucun cas tu n’y assisteras à l’intégralité du spectacle, juste quelques titres, histoire de voir que le matériel de scène est opérationnel. Bien souvent, c’est très fastidieux d’un point de vue sonore (le réglage de caisse claire pendant un quart d’heure… boom. boom. boom. boom. boom. boom. boom. boom…) mais d’un point de vue photographique, ça permet de se glisser au milieu des musiciens (après accord et discrètement tout de même) et sans gêner le public.
Pour ceux qui baragouinent le grand briton, il y a le lien suivant :
Boo's live music photography, available light live music photography tutorial.