Frank Gehry naît le 28 février 1929 dans une famille d'origine juive polonaise, d'un père dans le commerce de matériaux et d'une mère mélomane, cette filiation nourrit la sensibilité du personnage. Le jeune Frank déménage durant son adolescence à Timmins dans l'Ontario où ses camarades d'école le surnomment « Fish » (poisson). Il change son nom de Frank Owen Goldberg pour celui de Frank Owen Gehry en 1954.
Il a étudié à l'Université de la Californie du Sud (USC) à Los Angeles (1949-54) et à la Graduate School of Design de l'Université Harvard (1956-57).
Fraîchement diplômé d'architecture de l'université de Los Angeles, il côtoie peintres et sculpteurs et découvre la culture européenne (des églises romanes à Le Corbusier), qu'il oppose à une architecture californienne sans respect pour l'environnement. Des années plus tard, il résumera : « J'étais un libéral engagé et j'aimais l'art, et ces deux faits réunis ont fait de moi un architecte. »
GEHRY BUILDING - DUSSELDORF

- EXIF: Canon ( EOS 50D) | 10mm | 1/1000s | f/9 | ISO 100
Il travaille dans de nombreuses agences, celle de Welton Becket & Associates (1957-58) et Victor Gruen (Concepteur de grands centres commerciaux, en 1958-61) à Los Angeles ainsi que chez André Remondet (1961) à Paris. Puis il a créé son agence, la « Frank O. Gehry and Associates Inc. » à Los Angeles en 1962.
Il a obtenu le Prix Pritzker en architecture en 1989.
Sydney Pollack réalise le film Esquisses de Frank Gehry en 2005.
Gehry est aujourd’hui une figure incontournable de l’architecture contemporaine. Ses méthodes de travail originales ainsi que son approche formelle de l’architecture en font un architecte des plus singuliers.
Il y a au moins une chose certaine concernant Franck Gehry : chacune de ses réalisations suscite polémiques et réactions de la part des critiques d’architecture et peu sont ceux que son travail laisse indifférents. Vilipendé ou porté aux nues, il est l’empêcheur de construire en ligne droite du moment. Emporté à son insu par la vague déconstructiviste des années quatre-vingt, qualifié tour à tour de sculpteur ou de plasticien, ou encore d’architecte-sculpteur dans le meilleur des cas, l’homme a décidément bien du mal, dans le regard des autres, à n’être que ce qu’il ne prétend qu’être : un architecte. Car s’il est vrai qu’à bien des égards son ouvre tutoie le champ sculptural - le projet du Camp Good Time (1984-1985, non réalisé) ou plus récemment le musée Guggenheim de Bilbao en donnent de beaux exemples - il n’en reste pas moins vrai que c’est en tant qu’architecte et non en tant que sculpteur qu’il envisage chaque projet et qu’il y répond magistralement.

- EXIF: Canon ( EOS 50D) | 20mm | 1/250s | f/9 | ISO 100
S’il est un caractère que l’on peut sans trop se tromper assigner à l’architecture de Franck Gehry, c’est son ludisme. Derrière l’aspect purement technique de ses travaux se cache une prédilection pour le jeu. Les maquettes d’abord entretiennent au sein de l’agence un joyeux désordre et une ambiance qui tiennent plus d’une chambre d’enfant que d’une agence d’architecture à l’envergure internationale. Des salles entières leur sont consacrées et une armée de maquettistes y travaille continuellement en concertation étroite avec le maître. Dans des réalisations comme la maison Winton (Wayzata, Minnesota, mars 1987) ou encore la maison Brentwood (Los Angeles, Californie, 1989) le jeu s’instaure entre des volumes géométriques simples, tels que le cube, la sphère ou la pyramide. Chaque volume est exploité selon le principe du one room, one building (une pièce, une construction. NDLR.) et dispose d’un revêtement et d’une couleur propres.

- EXIF: Canon ( EOS 50D) | 10mm | 1/50s | f/10 | ISO 100
L’ensemble constitue un objet sculptural, plus proche des natures mortes de Morandi ou de Chardin, que d’un traditionnel (si ce terme a un sens sur la côte Ouest des États-Unis, tant la variété des styles y est légion) immeuble à usage domestique.
Mais le jeu chez lui est avant tout une histoire de lumière. Les formes déconstruites, les arrachements et déchirement qu’il met en ouvre dès ses premières réalisations répondent à des questions précises de recherche et de cadrage de la lumière. Les petites boites, dont il affuble une grande part de ses constructions, n’ont d’autre fonction que de capter la lumière zénithale et de prodiguer ainsi aux volumes intérieurs une luminosité naturelle. Les résultats sont étonnants et surprennent même ses confrères les plus sceptiques.

- EXIF: Canon ( EOS 50D) | 10mm | 1/160s | f/10 | ISO 100
Joueur ou pas, Franck Gehry a acquis une notoriété internationale depuis une quinzaine d’année. Il est partout. Aux États-Unis bien sûr, mais aussi en France avec l'American Center de Bercy, en Allemagne où il vient d’achever la construction du nouveau quartier Zollhof à Dusseldorf, en Écosse, en Corée, en Espagne.