Flat-field

Bonjour,
Je débute l'astrophoto avec suivi et aussi l'utilisation d'Iris. Pour ce dernier, j'ai 2 questions concernant les photos des flat-fields:

1. prendre des images d'un ciel bleu peut-il suffire?

2. doit-on les refaire regulierement? (si cela integre les taches/poussieres du capteur... et si ces deltas sont significatifs)

3. doivent-ils etre realisés à la meme ouverture que celle de la sequence de photos du ciel nocturne?


Merci si vous pouvez m'aider!

bonjour, pour répondre à tes questions:

1 - oui c'est possible du moment que le ciel est complètement bleu et qu'il n'y a absolument aucun gradient de luminosité, et ça ce n'est pas complètement simple à obtenir. Si tu as un gradient, c'est fichu, le flat dégradera l'image en reproduisant le gradient. Ce qui peut se faire c'est prendre une vue de quelques secondes lorsque le jour n'est pas complètement levé, en bougeant l'optique pendant la pose pour moyenner les gradients éventuels.

2 - Les flats sont faits OBLIGATOIREMENT à chaque séance puisqu'ils intègrent certes le vignetage de la chaine optique qui ne change pas, mais aussi les poussières sur le capteur. Si on ne refait pas le flat, une poussière présente sur le flat et non présente sur l'image laissera un joli trou lors du traitement par division.

3 - OUI: la chaine optique doit être strictement la même pendant les poses et les prises de flats, mise au point, ouverture, orientation du capteur. Il est clair que si l'ouverture change, la PDC va changer, et l'effet des poussières par exemple sera différent (le flou va changer). Donc l'immobilité complète de la chaîne optique est absolument fondamentale.
Pour aller plus loin, et concernant les darks cette fois, là la chaine peut être différente, puisque l'on prend du noir. Ce qui soit être identique c'est par contre le temps de pose et la sensibilité.

donc Flat: pas de changement dans la chaine optique - temps de pose et sensibilité peuvent changer
darks: pas de changement sur temps de pose et sensibilité, la chaine optique peut changer.

Bon courage, amicalement, epsi

B'jour
Avant d'avoir à disposition des "boites à flat", outre la possibilité de faire son flat en pointant l'intérieur d'une coupole j'affichais une image blanche à l'ecran d'un ordinateur portable que je maintenais devant l'instrument. Les règles concernant les flats que je pourrais ajouter sont l'homogénéité que doit avoir la lumière source (synonyme à l'absence de gradiant), et de caler l'histogramme aux 2/3.

Merci pour vos conseils!
Je n'ai plus qu'a attendre de nouvelles nuits claires pour les mettre en pratique :)

J'ai fait mes premiers flats hier (et une 1ere seance où j'integrais tous les elements plutot reussie).

A la fin de ma seance, j'ai:
-sorti mon PC
-chargé une photo blanche (verso d'une charge de gris)
-pris plusieurs clichés de l'écran: meme ouverture, meme ISO (pas important selon epsilonzero) mais sans focus sur l'ecran au cas où les pixels apparaitraient (je crois avoir conservé la MAP à l'infini)

Pour ce qui est de caler l'histogramme aux 2/3, qu'est-ce l'on cherche au juste? à caler l'histogramme plutot a droite ou à étaler l'histogramme sur 2/3 de la dynamique en jouant sur le temps de pose (possible???) ?

Pour mes flats de la nuit derniere, sur DPP, le pic s'etale entre 1 et 2 IL. Est-ce bon???

bonjour, bien de bricoler :)

L'important pour les flats c'est de ne pas modifier la mise au point par rapport à la série d'images.
Pour la dynamique, on essaie d'avoir un maximum de dynamique, mais comme il ne faut surtout pas avoir de pixels saturés (pixel saturé = perte d'information = fausse information = trous dans l'image), on considère que si l'histogramme est aux 2/3 de la dynamique, on a une dynamique suffisamment large pour couvrir toutes les subtilités des grisés des poussières et autres vignetages, et on est suffisamment éloigné de la saturation pour éviter d'avoir des pixels saturés. 2/3 c'est un compromis efficace, mais on peut monter plus, à partir du moment où on est absolument certain qu'aucun pixel n'atteint la saturation. On peut donc jouer sur le temps de pose pour étaler l'histogramme tout en conservant cette "butée" aux 2/3. En même temps un flat ça n'a pas non plus une dynamique gigantesqur, et quand on observe l'histogramme c'est plutôt un pic dans les hautes lumières, avec deux trois grigris à gauche (plus y'a de grigris à gauche, plus il devient urgent de nettoyer son capteur) :)

Ta reponse me rassure dans ma demarche de creation de flat-fields.

Aussi, comme tu as abordé les darks, j'ai deux nouvelles questions:

1. Peut-on toujours utiliser les memes offsets?
Je sais que ce n'est pas long a faire mais si je peux toujours réutiliser les memes...

2. Peut-on toujours utiliser les memes darks à temps de pose constant?
(genre avoir des dossiers "Darks 60s", "Darks 120s", "Darks 180s",... dans lesquels on re-pomperait regulierement)
Ou faut-il les refaire à chaque fois car les pixels chauds varient (en nbre, en intensité) en fonction de l'age du capteur et de la temperature exterieure?

bonjour, la réponse optimale c'est non pour les deux questions. Bon, après, les offsets en général on peut les réutiliser, c'est une signature électronique du capteur et théoriquement ça ne varie pas. Maintenant un offset c'est 15 poses au 1/4000è donc c'est pas ça qui mange du pain, donc perso dans le doute je le refais systématiquement. S'il m'arrive d'oublier de les faire, je prend un offset d'une séance précédente.
Pour les darks, il y a pas mal de littérature sur le sujet, certains se sont constitué une bibliothèque de darks, d'autre les font après à la maison en mettant l'APN à la même température que lors de la prise etc... Mouais, perso je ne marche pas. D'abord il est rare de pouvoir reproduire les mêmes conditions, et je trouve que c'est un risque énorme. Pourquoi ? ben disons qu'en ce qui concerne les parisiens par exemple, et c'est une des raisons pour lesquelles qu'ai arrêté la photo, on a en tout et pour tout que quelques nuits potables dans l'année, les meilleures années on fait une photo par mois et encore... et donc je me dis que faire une image dans d'excellentes conditions de ciel est rare, et que je ne pourrais pas supporter de rentrer à la maison avec des images plein le disque dur, et m'apercevoir que je n'ai pas le dark qui va bien dans ma bibliothèque, ou qu'il y a eu une truc quelconque qui fait que l'application de darks de ma bibliothèque ne donne pas le résultat escompté. Il y'a tellement d'aléas qui peuvent nous faire foirer une image (panne matérielle, météo qui se dégrade, ou autres), que je ne peux pas imaginer louper une image à cause d'un dark ou offset ou même flat qui ne va pas bien.

C'est pourquoi je n'ai jamais fait autrement que des darks sur place, c'est long, c'est sur, il ne faut pas se limiter à deux ou trois, il faut en faire au minimum une quinzaine, et en poses de 5 minutes ça commence à se compter en heures. Mais bon, c'est le prix à payer pour qu'au moins le prétraitement de l'image soit optimal et se fasse dans de bonnes conditions. On ne rattrape pas une image foirée à cause de darks ou de flats, faut le savoir. Tout au mieux on peut maquiller mais globalement il faut se résoudre au Shift+Suppr sur l'image résultante.

Et puis quand on fait les darks en fin de séance, on laisse tourner l'APN dans un coin, on se boit un jus avec les copains, on observe un peu (pas d'autoguidage à surveiller pour le coup), et finalement ça passe bien ;)

Donc oui, fais tes darks et offsets sur le terrain, ça vaut le coup :)

Idem je refais systématiquement mes darks. Dans la pratique je met mon matériel en place avant qu'il fasse noir, et je lance une première série de darks le temps que la nuit tombe. Je fais la mise au point au dernier moment (pour eviter que le changement de température la déregle trop) puis fais mes poses. Je termine mes darks tout à la fin, quand je démonte l'installation, l'APN pouvant les faire une fois démonté de la lunette.

Merci pour vos reponses.

Mais... pfff, c'est long. Pour l'instant, j'ai fais de 3 à 10 darks par seance!
Je pense que je refairai les darks a chaque seance pour des poses jusqu'a 3 mins, mais pour les 5mins ou plus, je vais sans doute me constituais une bibliotheque. En effet, cette semaine, comme j'ai un rythme nocturne, je me fais 2-3 heures par nuit alors si je dois faire 15 darks de 5 mins a chaque fois, j'ai pas fini!
Je pense que je vais faire ainsi pour l'instant quitte a revoir ma copie ensuite (j'ai le droit a des erreurs de debutant :) ).

Merci encore pour vos conseils!

ben au final bien sur que c'est toi qui va choisir la méthode :) c'est loin, oui, mais comme on le dit, ça peut se faire pendant qu'on peut faire autre chose, démonter, ranger, boire un café etc.. Si tu fais tes images dans le jardin, et que tu pilotes ton APN avec un soft genre DSLRFocus ou tout autre séquenceur, tu peux même laisser tourner pendant que tu vas te coucher tranquille, comme ça tu fais des darks à la pelle :)