Bonjour à tous,
Tout juste revenu du Maroc pour couvrir le Marathon des Sables. Encore une belle aventure, un privilège de la suivre ! ça pourrait d'ailleurs faire l'objet d'un post "workflow" à elle toute seule ! :-)
Pour apporter ma contribution à ce fil, voici mes procédures usuelles. Elles varient quelque peu d'un événement à un autre, selon si c'est un sport que je shoote pour la première fois, si c'est en extérieur ou en intérieur, en France ou à l'étranger. Mais globalement:

1- avant de partir pour l'événement à couvrir, je n'ai pas vraiment de vérification à faire de mon matos, de check list. C'est tout con mais çà peut pourtant importer pour ne pas se retrouver sur le terrain en se rendant compte qu'on a oublié un truc, ou qu'on aurait bien aimé avoir tel ou tel matos pour un besoin ponctuel. J'ai deux sacs différents pour ranger mon matos en permanence chez moi, et l'ensemble se trouve soit dans l'un, soit dans l'autre: un Airport Security de la marque Think Tank (Maker of pro photography equipment - camera bags, digital camera cases: Think Tank Photo) et une Pelican Case 1610. Mes pockets wizards sont dans un lowepro banane, et mes Elinchrom, bols et cables, dans une valise militaire. J'enlève éventuellement un objectif, le 400mm souvent, pour des sports collectifs en intérieur, et je n'ai plus qu'à prendre le sac et éventuellement la valise.

2- Sauf à vouloir shooter particulièrement quelque chose avant (supporters, vue globale d'un stade), je n'arrive pas plus d'une heure avant un match en extérieur. Pour un match de basket pro, je peux arriver jusqu'à 4 heures avant. Je prends mon temps pour l'installation de mes flashs, je suis là pour le briefing du client (quand il y en a un) si nécessaire, je peux en profiter pour faire des essais lors du match espoirs qui a lieu avant, je peux installer un boîtier derrière le panneau ou ailleurs.

3- Une fois tout terminé, je vais manger quelque chose avant le match. Et boire (de l'eau) ! Tout comme je ne conseille pas de shooter du sport fatigué, je ne conseille pas non plus de risquer d'avoir faim et soif pendant l'action, c'est le meilleur moyen de perdre sa concentration.

4- Ce n'est qu'avant le match (dès mes essais de lumière) que je formate mes cartes. Je ne le fais jamais après avoir déchargé mes cartes sur l'ordi. D'une part je conserve ainsi plus longtemps un back up de secours en cas de problème (peu de risques), d'autre part c'est une méthodologie: je préfère formater mes cartes toujours au même moment, cela m'évite des erreurs de manipulation.

5- Mode manuel, vitesse 1/500e minimum (sauf à shooter avec des flashs de studio), collimateur central (décalé lorsque nécessaire), AI Servo, ISO et ouverture en fonction de la lumière et vitesse. BdB auto, RAW. Je m'assois sur les bancs ou mon siège pliable pour les sports en extérieur type foot ou rugby. En intérieur, par terre, ou je suis à genou. En foot US, il faut se déplacer en permanence le long des lignes, donc le siège ne sert à rien, par contre les genouillères pour se mettre vite à genoux sont recommandées !

6- Aucune rafale quand j'utilise mes Elinchrom. Sinon, je dois faire 3-5 photos maxi en rafale sur certains sports.

7- j'envoie rarement pendant les matchs tout simplement parce que je n'en ai pas l'obligation. Si c'est le cas, mes légendes sont préparées en amont avant le départ de chez moi, il ne me reste qu'à détailler l'action. Je fais un premier tri en permanence sur le LCD: je vire ce qui est manifestement flou (zoom sur un maillot, contrôle du lettrage, j'ai l'oeil désormais, çà ne trompe pas), ou cadrage foiré.

8- Je décharge, importe dans Ligthroom, tri mes photos (pick= je vais les envoyer, reject= poubelle, unflag= peuvent être utiles à terme mais je ne les envoie pas), les crop et/ou redresse si nécessaire, exporte en PSD 16 bits, script sous photoshop des basse def et haute def, avec un éventuel traitement (niveau, contraste, accentuation).

9- J'utilise Photo Mechanic pour l'editing: légende, champs IPTC, codes propres à mon agence, renommage des fichiers. Je suis à l'école américaine: je dois détailler précisément l'action et tout ce qu'on voit sur l'image.

10- J'upload avec Captain FTP. Je backup sur deux disques durs. Je bosse sur Mac. Le tout est plié en 40 minutes environ pour un match de basket et dans ce cas, ce sont de 50 à 70 photos qui sont envoyées. ça peut me mettre bien moins de temps si c'est 20-30 photos à envoyer rapidement dans la foulée du coup de sifflet final. ça peut me mettre aussi bien plus, c'est le cas pour l'événement que je viens de couvrir.

11- pourcentage de déchets: 20% environ je dirais. Par déchets, j'entends des photos ratées, soit parce que je les ai ratées, soit parce que ce p----n d'AF Canon m'a joué un tour. ça ne veut pas dire que 80% de mes photos sont intéressantes. Je ne les retiens pas toutes.

12- au retour, je tâche de mettre mes batteries à recharger, sachant que j'en ai plusieurs et régulièrement deux de chargées à 100% dans le sac. En cas de souci j'ai aussi une Quantum Turbo qui peut alimenter un boîtier.