J'hésite entre plusieurs, mais le moment d'intimité complètement inattendue de celle-ci m'avait touché sur le moment.

C'était au zoo de la Palmyre, l'un des plus beaux zoo, mais aussi l'un des plus visités d'Europe.
Étant souvent charentais d'adoption pendant les vacances et ayant des enfants en bas âge, l'étape zoo est devenue une habitude récurrente, malgré à chaque fois pour moi un désagréable sentiment de malaise de voir des bêtes coincées en cage, quelle que soit l'explication qu'on pourra me fournir...les enfants aiment, alors...

J'avançais péniblement au milieu d'une foule épaisse et bruyante, à essayer d'apercevoir les gorilles entre deux reflets à travers les vitres dans un passage couvert. Comme souvent dans ces espaces recomposés, les animaux tournaient en rond avec un regard vide, s'asseyant généralement dos à la foule pour retrouver un semblant de tranquillité, se retournant parfois pour jeter un regard plus sévère.

Tout d'un coup, ma femme vient me chercher et me dit de venir voir dans une sorte de coin sombre où personne n'allait, face à un enclos qui semblait vide, avec un peu de paille éparpillée de ci de là. Je m'approche un peu dubitatif, je me penche et je découvre dans le noir presque absolu, juste sous un trait de lumière qui arrivait de je ne sais où ce vieil orang-outan, presque allongé face à ce rayon miraculeux. Il tenait fermement ses poils drus au dessus de son visage juste pour admirer cette étoile unique, avec ce qui ressemblait sur sa bouche à s'y méprendre à un sourire. Complètement saisi par l'instant, j'ai pris plusieurs clichés, dont celui-ci.
Comme beaucoup d'entre nous, j'ai saisi des centaines de portraits de proches, d'amis avec des expressions diverses, mais celui-ci a toujours eu pour moi un sens particulier, une force singulière, doublée d'un certain mystère, voire un pied de nez à sa condition, dans un tels contexte. Voila pour moi Richard .

  • EXIF: Canon ( EOS 5D Mark II) | 222mm | 1/25s | f/5.6 | ISO 3200