Bonjour, eh oui, et pourtant elle tourne !

On utilise une monture motorisée dite équatoriale, qui fait un tour sur elle même en 24h00. Deux axes sur cette monture, donc un très important qui s'appelle l'axe horaire, et qui est dirigé vers le pôle nord, tout près de l'étoile polaire. L'axe de la monture est donc confondu avec l'axe de rotation de la terre, et il suffit de pointer un objet du ciel, et de faire tourner la monture à la vitesse d'un tour en 24h pour que le mouvement soit annulé.
Voir le petit article de wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Monture_%C3%A9quatoriale.
La précision du suivi dépend pour beaucoup de la précision avec laquelle on a orienté l'axe de la monture vers le pole céleste (l'opération d'orientation s'appelle la mise en station).
Et la mécanique elle même de la monture n'est pas parfaite (jeux, points durs, etc..). Il faut savoir qu'avec une lunette de 600 de focale, la précision demandée est diabolique (c'est de l'ordre du micron) pour ne pas avoir de bougé. On utilise donc un système d'asservissement du moteur qui fait tourner l'axe horaire. On appelle cette technique l'autoguidage.
Le principe: on a une deuxième lunette en parallèle de la lunette qui prend l'image. Cette lunette pointe une étoile, et on utilise une simple webcam pour avoir une image de l'étoile (dite étoile guide) à l'écran du PC. Un logiciel analyse en permanance les petits déplacements de l'étoile guide sur l'écran. Ces déplacements sont dus aux imprécisions de la monture. Dès qu'un déplacement est détecté (l'étoile guide n'est plus centrée), le logiciel envoie une information à un boitier électronique qui lui-même envoie une impulsion sur le moteur, qui accélère ou ralentit pendant un court instant, pour rattraper immédiatement le déplacement de l'étoile. Si les réglages de l'autoguidage sont bien faits (ça c'est le côté sportif voire galère de la chose...), et que l'asservissement fonctionne bien, on ne détecte pas de bougé sur les étoiles de l'image, et on peut poser aussi longtemps que l'on veut. Pour que l'asservissement soit performant, on se débrouille pour qu'un déplacement de l'étoile guide de 3 pixels sur le capteur de la webcam corresponde à un déplacement d'un pixel sur le captaur du 350D , en jouant sur la focale de la lunette guide. De ce fait une correction qui doit faire de l'ordre d'un pixel maxi sur l'instrument de guidage, sera totalement imperceptible sur l'image.
Voilà en quelques mots le sport qui accompagne la photographie astronomique.
Une petite photo du setup que j'utilise, on voit la lunette "imageuse" en noir et la lunette guide à gauche.

http://jf.brunelli.free.fr/transfert...-selfguide.jpg

Amicalement, epsilonzéro