Merci pour ton avis Serge. Mais je vois, et aussi par le nombre écrasant de non réponses, que mon truc a fait long feu.

Ce qui m'a attiré dans ce cliché est son intérêt historique. Il s'agit d'une maison d'habitation paysanne caractéristique du milieu de XXème siècle dans le bocage bas-normand. Je ne crois pas qu'il en reste beaucoup dans cet état de conservation malgré son abandon visible.

Milieu du XXème parce qu'après la guerre le développement de la production de tôle ondulée inox a permis un peu partout de remplacer les anciennes toitures de chaume par ce matériau, plus facile à poser et financièrement abordable. Les cultures de seigle pour le chaume ont été abandonnées et le savoir faire de couvreur en paille a quasiment disparu.

La caractéristique de ces habitations qui remontent au siècle d'avant je pense est d'être construites en torchis, un mélange d'argile, de foin et de lattes de bois. On le voit bien là ou l'enduit de ciment est tombé. C'est ce torchis qui se détruit très vite, notamment sous l'effet de la pluie.Cette maison est un peu "luxueuse" vu que le premier niveau est en pierres, probablement jointoyées à l'argile.

Ce qui est typique aussi est l'agencement des pièces. la porte centrale ouvrait sur la salle commune qui faisait aussi office de cuisine et salon de réception, avec sa fenêtre à carreaux de verre. La fenêtre bouchée par du contreplaqué à droite est celle de la chambre unique où toute la famille dormait et que l'on appelait quelquefois "cabinet" en patois. Au-dessus les 2 lucarnes permettaient d'accéder aux greniers situés directement sous la tôle. On y stockait du foin, éventuellement du grain si la ferme faisait du labour. La porte de gauche est certainement celle qui donnait sur la cave avec son tonneau à cidre et probablement sa barrique de Calvados. L'appentis, pour le bois de chauffage ? a peut être été rajouté plus récemment.

Bien sûr le cliché ne peut dire tout cela à qui ne le sait pas. Mais cette couverture de tôles rouillées est caractéristique d'une époque qui a succédé aux couvertures de chaume mais qui est elle aussi devenue obsolète à son tour, faute de paysans.