Salut Christophe,
Sympas ce retour avec une réponse si complète, cependant je tiens à dire qu’en aucun cas je ne fais de comparaison avec toi comme tu as l’air de le comprendre, ce n’est pas parce que je cite Franck Faugère qui est dans ton agence qu’il y a comparaison car en plus tu sais ce que je pense de tes images.
Je ne sais pas si ça se veut ironique... ;-) anyway, en l'occurrence, ça fait 10 ans que je suis[/font]
Du tout ironique, c’est un plaisir au contraire de lire une réponse aussi claire et limpide sur un forum, cela change du sms style.
Faudra que tu m'expliques quelles contraintes professionnelles alors tu as quand tu es amateur et que tu vas faire des photos d'un événement ? Faire de belles photos pour les montrer sur des forums, je n'appelle pas ça une contrainte.
Pour être passé du stade d'amateur à celui de professionnel, pour ma part j'ai bien expérimenté les contraintes afférentes à ce second statut.
Je ne comprends pas bien la phrase "c'est une excuse de la part de ceux qui pratique cet argument". Une excuse à quoi
Entierement d’accord, un amateur n’a pas de contrainte , maintenant lorsque tu as une démarche pour monter un truc qui tient la route, automatiquement tu en as pour être crédible (dès qu’il y a de l’argent.)
Concernant ma phrase, j’y réponds en dessous.
Tu prends juste l'exemple d'un mec qui fait ce métier depuis 20 ans. :-) Pas certain que ça appuie vraiment ton propos. Car devine quoi: je rapporte de meilleures photos de basket en 2008 qu'en 2006. Cela s'appelle progresser. Je m'accorde aussi plus de libertés dans mes choix maintenant qu'il y a un an, par rapport à ce que je ramène à mon agence. Cela s'appelle faire ses preuves et gagner la confiance de ceux qui t'emploient. Il me semble naturel de suivre un parcours dans un métier, de passer par des phases d'apprentissage. Est ce que Franck était aussi bon y'a 15 ans que maintenant ? Il faut espérer pour lui que non.
De plus ce que tu dis n'est pas si évident que cela: sur des matchs de foot ou de rugby, cela m'étonnerait que tu distingues à une vignette si c'est Franck ou un autre... Que tu le fasses sur le cyclisme ou la natation, c'est autre chose, seulement c'est très souvent Franck qui couvre ces sports et il est très bon dans ces deux domaines, par exemple.
Et il y a d'autres facteurs que tu ne prends pas en considération. Sur certains événements, plusieurs photographes de la même agence travaillent de concert, et des rôles sont dévolus à chacun, d'où des passages obligés à couvrir qui restreignent tes choix et ta créativité.
Et jamais je n'ai dit qu'on ne faisait pas de bonnes photos parce qu'on est pro et qu'on a des contraintes (ceci dit à tes écrits, c'est peut-être ce que tu penses de moi, d'où le contre-exemple que tu présentes.
Justement je faisais allusion aux images de cyclisme et natation, par contre je ne savais pas que c’était une de ses spécialités car je regarde vraiment peu ce qu’il se fait à droite et à gauche pour éviter justement de piocher dans l’inspiration des autres, c’est sur que sur du rugby c’est plus compliqué, par contre sur les 2 autres sports cités, là cela saute aux yeux directement.
Il est évident que tout le monde progresse à son rythme, des photos que je trouvais sympas l’année dernière, voir même il y a 3 mois je les mettrais à la poubelle aujourd’hui.
Pour le travail en équipe, je ne l’ai pas évoqué parce que dans ce cas c’est évident, il y a un plan d’action and co, je parlais surtout du travail personnel.
C’était surtout pour contre dire ce que j’avais lu (seb me semble t’il) plus haut concernant le fait que les pros ne peuvent pas sortir du plan classique car ils ont des impératifs derrière, jamais je ne t’aurais fait un contre exemple pareil !
Le travail est de rapporter de l'actu, cela n'a rien de péjoratif ! Le travail est de couvrir un événement, pour des clients qui eux-mêmes vont le couvrir. Ces clients ont besoin d'appuyer un angle d'article, de l'illustrer à minima. C'est du journalisme. Avant d'être de la photographie au sens où on l'entend, se la montre, la critique, la valorise, sur les forums, et au sens où elle est pratiquée. Le travail est aussi de rapporter de l'illustration, des portraits, de l'ambiance. Et 20-25% du travail seulement est passé derrière l'oeilleton
Oui tout à fait, on m’a déjà expliqué que pour certains contrats tu devais avoir un nombre précis ou minimum de joueurs sur la photo lorsqu’ils sont en groupe hors du terrain ainsi que les contraintes avec certaines grandes marques, donc là pas de miracle/
Dans tous tes propos tu sembles vouloir dire qu'il y a des bourrins et des artistes. C'est ton point de vue. C'est tout de même très réducteur, et ça manque selon moi un peu de recul et de connaissance du métier et de ce qu'il implique. Je pense surtout qu'il y a des différences de niveaux comme dans toute profession. Que cette profession est difficile, et que c'est un chemin, un parcours, au cours duquel on progresse, on s'affine.[FONT='Verdana','sans-
On peut le dire comme cela, il y a des bourrins et des personnes qui font des choses bien. Je ne pense pas que cela soit réducteur de penser comme cela, pour ceux qui ont des contraintes avec des contrats, on ne peut pas faire de miracle comme dit plus haut, mais pour d’autres et surtout en sport, c’est pas folichon pour certains et pourtant cela fonctionne, savoir ce vendre est essentiel.
En outre, on peut aussi choisir une certaine humilité dans sa posture tu sais. Comme toi je fais de la photo depuis 3 ans seulement. Quand je commence à bosser pour une agence qui a 43 ans d'existence, aux côtés de photographes qui bossent depuis 20 ans, je fais déjà ce qu'on me demande, je m'applique à faire le travail nécessaire, à respecter les demandes et consignes de ceux qui m'emploient et me font confiance. Cela ne veut pas dire, contrairement à ce que tu sembles penser, qu'il n'y a aucune recherche. D'ailleurs, si une agence vient te chercher c'est aussi parce qu'elle a repéré que tu sais faire de bonnes choses, que tu as bien quelque chose en plus. Seulement la recherche est moins systématique et consciente que ce que tu penses, c'est surtout ton œil et ton expérience qui t'amènent des automatismes dans ton métier, lesquels font que tu sors des photos "différentes". Ajoute à cela que plus tu bosses, plus ton propre regard s'affine. C'est un cercle vertueux. Il y a des paliers à franchir.
Comme tu le dis, si l’agence est venue te chercher c’est que ta vision les interesses, donc lorsqu’il te demande quelque chose tu le fais bien à ta sauce, et c’est le pourquoi tu es chez eux je pense.
Faire ce métier c'est beaucoup shooter, dans diverses conditions, fatigué ou en forme, qu'on aime particulièrement le sport qu'on couvre ou pas, qu'il se passe vraiment quelque chose devant soi ou pas. Et c'est très précieux car c'est important et utile de se planter, d'avoir des mauvais jours, d'être confronté à des conditions difficiles, car c'est tout le chemin de la progression
Ce que j’aime, c’est que tu développe les choses à fond, là sur ce que tu dis je n’ai jamais pensé le contraire et cela me semble évident !