Et si elle penche d'un demi-millimètre, Lebelou, ça change quoi? Et s'il y a un poil de cheveu de la dame de l'angle qui est soulevé par le vent, ça change quoi? Quand on regarde le micro-détail, on risque de ne plus percevoir ni de comprendre l'essentiel. Le sens et l'intelligence, d'un texte, d'un tableau, d'une photo.
De plus ici, c'est la ligne de fuite fermée par l'horizontalité des bâtiments du fond qui crée l'impression. Et de toute façon, ce n'est pas l'essentiel.

Par ailleurs, je me permets ici une réflexion à portée générale sur l'esthétique. Connaissez-vous Goudall? Non? Pourtant voici ce qu'on lit de lui : dans une critique, il pointe "l'indigence navrante" des idées, "la recherche pénible de l'image et la pauvreté de la forme...des abstractions inintelligibles" de "quelqu'un qui a réussi à se faire passer dans le monde des lettres pour un poète de génie"; j'en passe et n'en nomme pas d'autres. Eux comme Goudall sont tombés dans l'anonymat; ils parlaient de Baudelaire.
Je veux dire par là que l'esthétique -qui porte et livre un sens, disons-là signifiante, c'est toute la difficulté de l'œuvre d'art, pour qui la réalise ou pour qui la critique.
Je le répète: c'est ici une très modeste contribution à valeur générale sur le thème et les partages de réactions. En toute cordialité.