Menthe d'eau

[zak]

Bonsoir,

j'entends les arguments, sauf que c'est tronquer la réalité (que je suis le seul à connaitre) car le bokeh est formé gràce à des plantes qui poussent particulièrement vertical..

Biens sur, tout dépend de ce que tu souhaitais nous montrer, toi l'auteur, seul témoin d'une réalité qui t'es propre (et que tu as retranscris en fonction d'un ressenti personnel)..

En photographie d'art, j'estime qu' il n'y a de réalité que celle que veut bien révéler un auteur, la sienne.. Si les herbes dans le bokeh étaient droite mais toi, en tant qu'artiste ayant une vision précise de la scène, tu décides, parce que c'est ton ressenti sur le moment, d'assumer pleinement le fait de la transformer pour être en accord avec ce ressenti, cette vision, alors qui viendra te dire que tu t'es trompé...? Qui aura la légitimité pour le faire...? Personne.
Nous ne sommes pas des "reporter-photographes", simples journalistes ayant pour crédo la retranscription de faits bruts tel que l'oeil l'aura perçu sur place, de façon la plus objective possible et donc la plus neutre possible et destiné à la seule information..


La photo animalière et plus généralement naturaliste, de mon point de vue naturellement, se doit d'aller plus loin que la seule retranscription de simples "faits"; toute la différence entre ces deux mondes c'est la notion d'auteur justement. L'auteur qui bouleverse la réalité en y apportant sa vision personnelle, cherchant à transcender ce qu'il voit en ce qu'il perçoit, en y apportant une part de son être, une part de ses tripes et parfois même de son âme... Il n'y a plus les couleurs mais ses couleurs, plus un sujet mais son sujet qu'il choisit de faire évoluer dans un cadre, au sein d'une composition bien précise et qui signifie quelque chose pour lui au moment du déclenchement, c'est sa lumière, sa perception d'une scène et ce qu'il souhaite en montrer..

C'est en tous cas ce qui m'intéresse lorsque je découvre une photo en tant que spectateur, je recherche une sorte de communion avec l'auteur, une communion non pas d'une réalité qui serait vraie et absolue, mais juste la sienne, unique, singulière, parce qu'on l'est tous..
La version partagée en retouche ne représente qu'une autre de ces visions, et forcément elle demeure également subjective

Manu