TEST (REVIEW) - Flash Pixel X900 Pro !

[Lecl0ne]

L'ECLAIR EN LUI-MEME



La constance de la puissance du flash est plutôt bonne (elle n'est pas perceptible à l'œil nu).
Sans n’avoir fait de réelle comparaison, je trouve la balance de blanc de l’éclair légèrement plus chaude que chez Nikon et Canon, ce qui est à mon gout plutôt agréable au résultat.
Pour ce qui est de la vitesse de recyclage, elle est impressionnante... Pixel annonçais 1,5 seconde à pleine puissance, après test la promesse est tenue : 1,49 s (plus d’informations au chapitre « Autonomie » plus bas).
Par comparaison avec le Nikon et le Canon (utilisation de piles Eneloop Pro fraichement chargées), les temps de recyclage à pleine puissance sont respectivement de 2,4 s et 2,8 s.
C'est donc bien meilleur (60% supérieur au Nikon et 87% supérieur au Canon), une énorme claque je dirai même.
MAIS ! Parce qu'il y a un « MAIS ». Qu'en est-il de la puissance ? Les valeurs données en GN faisant souvent l'objet de débats (et difficiles à interprétés d'autant que les conditions en longueur focale et ISO peuvent différer suivant les constructeurs), j'ai réalisé un petit test mettant en concurrence les 3 joujoux. Testés l'un après l'autre, dirigés avec la même direction, le même angle et à même distance d'un Flashmètre Sekonic L308S. De même, les flashs sont tous les 3 réglés de manière identique, bien entendu.




Les résultats sont clairs et expliquent (en partie seulement) la différence de temps de recyclage :

Valeur retournée par le flashmètre aves le Pixel X900 : F11
Valeur retournée par le flashmètre aves le Nikon SB910 : F13 (+0,3 STOP)
Valeur retournée par le flashmètre aves le Canon 600EX-RT : F14 (+0.7 STOP)


Deuxième test réalisé avec une distance différente :

Valeur retournée par le flashmètre aves le Pixel X900 : F25
Valeur retournée par le flashmètre aves le Nikon SB910 : F29 (+0,3 STOP)
Valeur retournée par le flashmètre aves le Canon 600EX-RT : F32 (+0.7 STOP)

Pour synthétiser, le X900 de chez Pixel est 30% moins puissant que le Nikon, et 70% moins puissant que le Canon. Alors oui, dans des conditions où le besoin en lumière en très important, le X900 sera tout de même en retrait. Il serait peut-être intéressant que Pixel essaie de palier à ce retard pour leur prochain modèle, arriver au moins au niveau du Nikon serait suffisant d’après moi.

En revanche il est intéressant de constater le ratio puissance/temps de recyclage.
Car en tenant compte du fait que le X900 offre moins de puissance, il reste tout de même 30% plus performant que le Nikon et 17% plus performant que le Canon.
C’est donc un choix de la part de Pixel d’offrir une meilleure réactivité au détriment de la puissance, tout en optimisant clairement ce tandem.
A vous de voir si vous avez, sur le terrain, d’avantage besoin de puissance ou de réactivité. En ce qui me concerne le choix est clair. Entant que photographe de mariage, je souhaite les temps de recyclage les plus courts possibles, la lumière étant que très rarement insuffisante. D’autant qu’avec la simplicité qu’offre le déclenchement optique ou radio, ajouter un flash et ainsi augmenter la quantité de lumière est un jeu d’enfant.


AUTONOMIE

L’autonomie annoncée du X900 est de 700 flashs à pleine puissance. Comme j’aime bien les chiffres mais encore plus la vérité, j’ai tenu à vérifier cette donnée.
Pour ce test, j’ai monté le X900 sur mon Nikon D750 et ai lancé le mode intervallomètre (permettant la prise de vue automatisée è écarts définis). 25 déclenchements toutes les 15 secondes (pour éviter la mise en sécurité température) avec un temps de récupération de 5 minutes entre chaque série. Evidemment, cela représente au total près de 4h15 de maintien sous tension du flash, ce qui implique aussi une perte d’énergie en soi. Malheureusement ce temps est nécessaire pour effectuer le test dans des conditions « réalistes » d’utilisation.
Pour la mesure du temps de recyclage, j’ai relevé (à l’aide d’un enregistreur sonore) l’écart de temps entre l’abaissement du miroir du boitier et le début du bip de disponibilité du flash. Ci-dessous les données brutes de l’analyse audio :




Et voici les résultats du test sous forme de « timeline » :



Alors les résultats sont intéressants sur plusieurs points. Tout d’abord, en situation plutôt proche de la réalité (et dans une utilisation plus qu’intensive), j’ai pu obtenir du X900, batterie pleine, 591 flashs. C’est énorme, mais loin du chiffre annoncé, avec 109 flashs manquants à l’appel.
Dans un second temps, on constate une baisse de la vitesse de recyclage, passant de 1.59s à 2.46s au 500ème flash. C’est plus que logique, on comprend qu’une batterie pleine à ras bord apporte de meilleures performances que sur sa fin de charge.
Je trouve ces résultats très satisfaisants, même si d’après moi Pixel devrait revoir son annonce d’autonomie.
Enfin, la répartition des indicateurs de la batterie est correcte. Sur 591 éclairs, un changement d’état du pictogramme (5 états existants) devrait survenir tous les 118 pops (591/5). Voici plus clairement la différence entre la théorie et la réalité :

La première barre de batterie est perdue au bout de 130 éclairs (au lieu de 118) – Ecart de +12
La seconde barre de batterie est perdue au bout de 200 éclairs (au lieu de 236) – Ecart de -36
La troisième barre de batterie est perdue au bout de 335 éclairs (au lieu de 354) – Ecart de -19
La dernière barre de batterie est perdue au bout de 525 éclairs (au lieu de 472) – Ecart de +53
Il reste alors 66 flashs avant l’extinction (au lieu de 118) – Ecart de -52

Pour résumer, c’est plutôt régulier sur les 3 premiers témoins. Ensuite la dernière barre offre une trop grande série de pops alors que le dernier état peut vraiment être considéré comme une réserve de secours ! Toujours bon à savoir.


LES MODES


MODE MANUEL



Rien à redire, ça fonctionne très bien. A savoir que le X900 est parfaitement compatible avec les modes 1er rideau, 2nd rideau, HSS (high speed sync, qui permet des déclenchements de l’ordre des 1/8000ème de seconde), ainsi que le mode anti-yeux rouges de votre boitier favori. Je ne vois pas ce qu’on peut lui demander de plus.
Suggestion cela-dit, il serait intéressant d'y ajouter la puissance très réduite de 1/256. Possible avec le tout nouveau SB5000 de chez Nikon par exemple, c'est très utile dans certaines circonstances ou une puissance de 1/128 reste un peu trop forte.


MODES TTLB ET TTL





Le mode TTL (acronyme de « Through The Lens » pour ceux qui ne connaissent pas et appelé ETTL chez Canon) est un mode ou le flash envoi un pré-éclair juste avant la photo afin de laisser au boitier déterminer quelle quantité de lumière sera nécessaire pour exposer la photo. Ce n’est qu’après évaluation du boitier à travers l’objectif (d’où la dénomination) que le véritable flash sera envoyé par le flash. Seul ce flash impactera la photo. Le TTL B (TTL BL chez Nikon et Evaluative Flash Metering chez Canon) quant à lui tient compte de l’exposition de l’arrière-plan pour équilibrer au mieux la scène globale.
Ce petit rappel gratuit fait, il se trouve que le TTL du X900 fonctionne parfaitement. Etant très satisfait de celui du X800 depuis quelques années, pas de surprise de ce côté-là. Il est évidemment possible d’augmenter ou de baisser la puissance de sortie à hauteur de ±3EV en tiers de STOPS.
Détail très apprécié, l’écran du X900 affiche aussi la correction d’exposition de votre boitier !


MODE RPT



Ce mode est plus facile à trouver sur les flashs haut de gamme que ceux destinés aux plus modestes d’entre nous. Eh bien encore une fois, Pixel a joué aux grands. Ce mode est complet autant qu’il peut l’être, avec le choix de la fréquence de l’éclair, son nombre et sa puissance. Les paramètres s’ajustent automatiquement en fonction de la capacité du condensateur. Pour ceux qui ne connaissent pas le principe du RPT, c’est pour ainsi dire un mode stroboscope, permettant avec un peu de technique de faire de sublimes photos ou les mouvements du sujet seront décomposés sur une seule et même photo. Un mode que l’on n’utilise pas tous les jours, mais on appréciera sa présence, du peu que l’on ait envie d’expérimenter un peu ce style photographique.
Ce mode est aussi disponible dans les modes de commande à distance. Oui vous avez compris, cela vous offre la possibilité de faire « clignoter » autant de flashs que vous le souhaitez, le tout dans une synchronisation parfaite… A vous de jouer.


LES FONCTIONS « COMMANDE A DISTANCE »



Le petit bouton en haut à gauche de notre X900 renferme un menu qui demandera un peu de pratique mais qui se révèle extrêmement intéressant. Comme vu plus haut, il permet l’accès aux fonctions de commande (ou pilotage esclave) à distance. Voyons ensemble si ce X900 encore chaud saura nous satisfaire.


MODE MAITRE (MASTER)



Ce mode est celui qui semble le plus complexe, et pourtant, l’interface made in Pixel est rudement bien faite. Comme déjà développé plus haut, on pourra sans mal choisir le mode (Manuel, TTL ou RPT), le paramètre souhaité pour chaque groupe, et si l’on souhaite que le flash maitre déclenche ou non. Il est même possible de régler un groupe en Manuel et d’autres en TTL par exemple…
Ce menu est vraiment complet et bien organisé. A mon avis beaucoup plus facile et intuitif que celui du Nikon et du Canon, ce dernier avec lequel j’ai été incapable, après plus de 15 minutes de tâtonnage de faire la moindre manipulation en déporté…


MODE ESCLAVE (SLAVE)



Toujours dans un souci d’efficacité, ce menu est clair et facile d’utilisation. On y choisit le mode de communication (radio ou optique), le canal de communication (15 disponibles) et le groupe. Ne reste plus qu’à le positionner à l’endroit souhaité, il est fin prêt.
Il peut aussi être piloté par l’excellent Pixel King Pro (qui m’accompagne à chaque reportage), transmetteur radio qui gère avec une simplicité déconcertante tous vos flashs, directement depuis la griffe de votre boitier.
Attention cependant, en utilisation déportée, de ne pas paramétrer sur votre X900 un temps de mise en veille trop court sans quoi il ne répondra évidemment plus à la moindre commande sans votre intervention.


TRANSMISSION RADIO (2.4GHz)



La transmission radio du X900 (et du X800 pro qui est identique) est tout simplement incroyable. D’une part par sa fiabilité et sa facilité d’utilisation, mais aussi de par sa portée. Annoncée pour plus de 50 mètres, j’ai pu tester son déclenchement dans une rue étroite à 81,6m (mesure télémètre). Un atout indéniable pour le pilotage de lumière en extérieur sans se poser la moindre question sur le résultat.


TRANSMISSION OPTIQUE (INFRA-ROUGE)

Là encore, le X900 n’est pas en reste. Capable de détecter l’éclair de déclenchement dans n’importe quelle position (sauf face avant masquée), il garantit une séance en studio sans loupés. Capable de déclencher même dans une pièce ouverte adjacente (par rebond de la lumière), il va sans dire que le positionner dans une softbox ne lui pose aucun problème. Il trouvera en revanche ses limites à l’extérieur et particulièrement en cas de luminosité trop intense.

Le choix du mode optique sur le X900 permet de choisir, suivant le besoin, entre les modes S1, S2 ou CLS.
Pour rappel (ou pour information) :

- Le mode S1 permet le déclenchement immédiat du flash lors de l’éclair du flash pilote (votre flash pop-up par exemple).

- Le mode S2 est fait pour ne déclencher qu’au second éclair, entendez par là en mode TTL. En effet, le mode S1 sélectionné alors que votre boitier est réglé en mode TTL aura pour conséquence de déclencher le flash du X900 lors du pré-éclair, donc en dehors du temps de la prise de vue.

A savoir que pour ces 2 modes, le paramétrage doit se faire directement sur le flash et ne peut être fait depuis quoique ce soit d’autre. Ces modes ne font que recevoir un signal lumineux qui déclenche l’éclair souhaité et indiqué sur le X900. Enfin, il est important de savoir que le flash pilote sera visible sur votre photo, sauf utilisation d’un filtre infra-rouge que je vous conseille fortement en cas d’utilisation de ce mode de déclenchement (comme le SG-3IR de chez Nikon, je n’ai pas trouvé ce produit chez Canon).



- Enfin, le mode CLS (acronyme de Creative Lighting System, procédé appartenant à Nikon) permet le déclenchement optique de vos flashs, tout en assurant leur paramétrage à distance (par le biais d’un boitier compatible ou d’un autre X900 / X800 pro / X800 standard). Possibilité de créer des groupes, et de déterminer la puissance. Il agit en fait exactement comme le mode radio, mais sans la portée et la fiabilité en milieu lumineux. A noter que contrairement aux modes S1 et S2, le flash pilote est totalement absent de votre photo, les pré-éclairs de communication étant envoyé quelques millièmes de secondes avant la prise de vue !

[Lecl0ne]

MISE EN VEILLE



Comme on a pu le voir plus haut, la veille intervient après un certain délai paramétrable. Sa sortie de veille se fait par pression sur le bouton de test. Là encore, on aurait aimé que n’importe que bouton fasse l’affaire, suggestion que je vais leur communiquer.
Lors de la mise en veille, l’écran affiche le logo de Pixel, avec l’inscription « SLEEP ». Plutôt sympa, le voici auprès de ses 2 concurrents.

La réaction du Canon est un peu surprenante, on ne sait pas en effet si le flash n’a plus de batterie ou bien s’il est défaillant : écran totalement vide.


LE PATTERN

Le pattern est défini comme étant la « forme » du faisceau de lumière lorsque l’on met volontairement le flash sur un paramètre de focale beaucoup plus grand que la focale montée sur le boitier. Pour être plus clair, il s’agit de faire clairement apparaître la frontière entre la zone éclairée et celle qui ne l’est pas. A ce petit jeu, face au Nikon (n’ayant pas de boîtier Canon pour l’occasion), c’est un pattern assez marqué et qui manque tout de même beaucoup de douceur. C’est un simple test qui démontre rarement un impact sur la photo, mais il est intéressant tout de même de constater une qualité du « verre » de façade supérieure chez les concurrents.



Pattern du X900 Pixel




Pattern du SB910 Nikon


TEST DU X900 EN CONDITIONS DE STUDIO :





Le X900 est un superbe flash de studio. Evidemment assez loin d’une torche (plus puissant et rapide, mais aussi beaucoup plus lourd, encombrant), il ravira le photographe strobiste à la recherche d’une configuration légère, rapide et efficace. Le X900 se met en place en quelques secondes, les réglages sont simples et sa transmission radio (utilisé avec le Pixel King Pro) fait de lui le flash ultime. Oui rien que ça. Son temps de recyclage ultra-court ne fait pas attendre, le bip avertissant de la disponibilité du nouveau flash. Honnêtement, je n’ai senti aucune gêne à son utilisation. Le verdict est même plutôt déroutant : à côté de lui le Nikon SB910 est plus lent, nécessite un récepteur radio de type King X et son autonomie est largement en dessous. Difficile de ne pas admettre la victoire par K.O du Pixel…


TEST DU X900 EN REPORTAGE (MARIAGE) :



Maquillage de la mariée, une fenêtre à l’arrière du sujet et un X900 devant en rebond sur un mur.



Photos de couple en extérieur avec fill-in (remplissage des ombres) sur le visage des mariés.



Ouverture de bal (faible éclairage), flash en direct avec utilisation d’un dôme (Magmod Magsphère)



Photographie de coiffure avec flash utilisé en déporté en mode radio (pilotage par Pixel King Pro)



CONCLUSION :

Pour résumer tout d’abord, voilà la note que j’attribue à chacun des points clé qui constituent un bon flash :

Contenu :
10/10

Finition visuelle :
09/10

Finition mécanique :
09/10

Interface et navigation :
06/10

Performance :
07/10

Rapport qualité / prix :
08/10

NOTE GLOBALE :
08/10



Ses avantages et inconvénients :

LES PLUS :

- Packaging complet et raffiné en haut de panier
- Belles finitions, aspect robuste
- Interface travaillée et intuitive
- Autonomie et temps de recyclage inédits
- Bon rapport qualité / prix (mais en hausse)

LES MOINS :

- Une molette qui manque de réactivité (en cours de résolution)
- Pattern un peu dur
- Puissance en léger retrait
- Pied flash à améliorer



A bon entendeur, j’ai tout de même fait ressortir quelques pistes d’améliorations et autres reproches à ce petit dernier de chez Pixel. Mais pour être honnête, ce n’est « qu’à cause » de leur grande écoute envers leurs clients et leur réactivité que je me fais un tel plaisir de mettre au jour ces mauvais points qui pourraient bien, dans les prochaines versions de ce flash exceptionnel, être résolus.

Comme je l’ai dit dans l’introduction, je communique depuis longue date avec les équipes de Pixel (pour être franc plus de deux fois par semaine), et je n’ai jamais rencontré un service aussi impliqué dans l’évolution de leur produit. Si ce X900 est un produit qui sort véritablement du lot, il se pourrait bien que ce soit en partie grâce à cette politique. Le X900 semble en effet conçu par des photographes et les promesses sont, au final, plutôt bien honorées.

Alors oui, son pattern n’est pas aussi doux que d’autres et sa puissance en léger retrait, mais dans les deux cas, ce sont des détails dans une utilisation de tous les jours, en studio comme sur le terrain.
C’est un produit qui semble robuste et qui remplacera avantageusement votre flash vieillissant, son grand nombre de possibilités faisant de lui un compagnon au rapport qualité/prix imbattable.

Attention en revanche. Il semble que Pixel ait revu ses prix entre le X800 et le X900 en l’augmentant tout de même assez considérablement. Même si l’on se trouve toujours en-dessous de celui des marques bien connues, l’écart se creuse et pourrait faire fuir l’acheteur ne souhaitant pas prendre le risque de l’inconnu. A bon entendeur.

Enfin, je suis tenté de clôturer ce chapitre par la fameuse formule « Je recommande ce produit », mais il me semble que c’est inutile.