EOS 60D - Premières impressions

[Chronomaniaque]

Je fais souvent des photos de spectacle pour des compagnies ou des groupes. Au fil du temps j'ai utilisé différents boîtiers Leica puis Canon, pour finir avec un 5D puis un 5D II. Mais récemment, en photographiant le concert d'un groupe africain, je me suis pris à regretter mon 40D. Le petit capteur APS-C avait deux avantages, d'une part les collimateurs de l'autofocus étaient mieux répartis sur l'ensemble de l'image (sur le 5D ils sont trop près du centre) ce qui rend la vie plus facile quand on utilise la sélection manuelle avec le joystick ou la roulette, d'autre part le gain de profondeur de champ était appréciable à pleine ouverture : A 2.8 on avait un compromis assez idéal diaph/profondeur de champ (avec un FF c'est plus pointu).
J'ai donc décidé de remplacer mon 550D dont la qualité d'image est vraiment remarquable mais dont la visée est un peu étriquée pour un usage pro par un APS-C avec pentaprisme capable de monter à 3200 ISO sans frémir.
Le choix était donc entre le 7D et le 60D. S'agissant d'un second boîtier je n'avais pas tellement envie de dépenser 1300€ pour un 7D... D'autant qu'apparemment son autofocus de course demande un apprentissage sérieux avant d'en maîtriser toutes possibilités... Et je n'avais pas du tout envie de passer des heures sur un mode d'emploi en courant le risque de me planter le jour J. Si j'ai appris quelque chose en photo au fil des années, c'est que le plus simple est souvent le mieux, parce qu'en situation de travail il faut pouvoir maîtriser rapidement et intuitivement les différents paramètres (map, exposition, sensibilité, etc.) sans la moindre hésitation.
Mon choix s'est donc orienté assez vite sur le 60D pour un grand nombre de raisons:
- Son prix, évidemment, un peu moins de 850€ vs 1300€ pour le 7D
- Une qualité d'image égale à celle du 7D (les tests des site américains avancent que le 60D maîtrise mieux le bruit dans les hauts iso, je n'ai pas comparé mais le fait est que les résultats à 3200 sont excellents).
- Un poids et un encombrement réduit, ça compte quand on trimballe deux boîtiers ou que l'on a envie de voyager léger.
- Une ergonomie très intuitive : Une seule commande par touche (sur le 5D je m'emmêle toujours avec les doubles fonctions commandées par les deux roulettes et dans l'obscurité c'est encore pire), un menu rapide très bien fait.
- Une excellent prise en main.
- Un écran orientable, indispensable en vidéo et très utile en photo pour shooter par dessus une foule.

Sur les forums, j'ai lu beaucoup d'avis négatifs sur le 60D de la part de gens qui ne l'avaient probablement jamais utilisé.
* On lui reproche d'avoir perdu le joystick, mais franchement le pad et la roulette concentriques sont très pratiques, on s'y habitue en dix minutes. Au final, je trouve que le pad du 60D est plus pratique que le joystick pour sélectionner les collimateurs ! J'ai toujours trouvé difficile d'aller chercher les collimateurs situés en diagonale avec le joystick, là ils sont faciles à sélectionner, et puis la trop grande souplesse du joystick rend parfois aléatoire la sélection du collimateur central, là c'est la touche set qui le sélectionne, c'est parfait.
Pour moi ce bloc pad/roulette n'est pas une économie mais une amélioration !
Et puis il y a cette fonction formidable qui permet de sélectionner tous les capteurs en appuyant sur la la touche de sélection des capteurs et de débrayer en sélection manuelle rien qu'en touchant le pad : C'est TRES pratique.
* On lui reproche son mode rafale moins performant que celui du 7D... Mais honnêtement, à moins d'avoir spécifiquement besoin de rafales de course si on est un pro des photos de sport, ça ne change pas grand chose.
* On lui reproche aussi de ne pas être un boîtier pro, cad en métal. Là je dois dire que je ne comprends pas. Le 60D est parfaitement fini, l'armature métallique est enrobée de plastique, certes, mais qu'est-ce que cela change concrètement ? Dans la vraie vie ?... Le 60D a l'air parfaitement robuste, suffisamment pour un usage pro qui je le rappelle ne consiste pas à planter des clous mais à prendre des photos :-) Pour ma part je n'ai jamais eu le moindre problème de fragilité sur un boîtier moderne, les Canon sont costauds ! Même mon premier 350D qui s'est trimballé sur des tournages en montagne, sous les tropiques, etc, ne m'a jamais lâché.
Et la construction plastique à l'avantage d'un moindre poids... En fin de journée on apprécie.

(dans la même lignée, je n'ai jamais compris la phrase que l'on peut lire partout "le 5D n'est pas un boîtier pro"... Indépendamment du fait qu'un très grand nombre de pros l'utilisent, c'est seulement une question de conditions de travail. Pour photographier un match de foot sous la pluie, le 1D s'impose, mais pour du reportage, le 5D est beaucoup plus léger et discret (nombre de reporter de guerre l'utilisent... comme nombre de reporters de mariage...) et pour un pro, la discrétion est un sacré avantage.
Bien sûr, si le 1D coûtait 2000 euros cela changerait peut-être la donne, mais il ne coûte pas 2000 euros. Et à budget égal, beaucoup préfèrent emporter deux 5D ou un 5D et un 7D plutôt qu'un seul 1D).

Quoi qu'il en soit, le 60D loin d'être un appareil inutile ou coincé entre deux gammes s'avère être un outil très performant et très agréable, du genre qui donne envie de faire des photos et c'est bien l'essentiel...