Il y a trois différences importantes entre une pellicule argentique et un capteur :

- Les "puits" des photosites, qui requièrent une lumière incidente plus verticale qu'un film, même si ce dernier n'est pas parfaitement plat il est plus "tolérant". Cela pose notamment un problème sur les bords, là où les photons arrivent avec des trajectoires très obliques. Lors de la sortie de l'EOS 1DS, le premier, je me souviens de photographe déçus par des défauts chromatiques sensibles avec un 16-35L sur les bords des photos. Sur un capteur APS-C, le problème est bien moindre.

- Le capteur est une surface réfléchissante en effet, plus qu'une émulsion, et je conçois qu'un traitement anti-reflets de la lentille arrière de l'objectif puisse aider à lutter contre ces micro-reflets, maintenant le gain est-il systématique, je ne sais pas.

- Avec les capteurs numériques, je trouve qu'à résolution équivalent on voit plus les défauts qu'avec le capteur argentique qu'est la pellicule. Le même phénomène vaut pour les téléviseurs : essayez de regarder une K7 vidéo même bonne sur un écran LCD, c'est difficilement regardable, alors que ça passe à peu près sur une TV CRT analogique. Au passage, une pellicule argentique de type Superia correspond à 6-8 MPixels. Une Velvia à 16 MPixels. Cette dernière sera bien évidemment plus difficile sur la qualité des optiques. Les capteurs actuels à 8-12MPixels aussi, par rapport à des pellicules "grand public".

- Et en effet, je suis assez persuadé que l'élément marketing joue énormément. Le Canon 1.4/50 est l'un des meilleurs objectifs pour les boîtiers numériques, et pourtant il n'a pas été modifié à ma connaissance.