Après ces considérations éthiques, il reste un problème : l'aspect juridique. En France, le droit à l'image est protégé (ce n'est pas vrai en Angleterre, par exemple). De ce fait, il est INTERDIT de diffuser le portrait d'une personne reconnaissable (sur la photo) sans son accord écrit.

De ce strict point de vue, une photo de "clochard" ou de "star" sans accord est répréhensible. Doineau ne pourrait plus faire ses photos aujourd'hui (sauf celles construites, Cf. l'affaire "le baiser de l'hôtel de ville").

Sur le fond : même si "tout le monde sait que la misère existe en France" (ou ailleurs), beaucoup préfèrent poser un voile dessus et ne pas la voir. En ce sens, une photo montrant la misère, même si elle dérange, est à mon avis salutaire.
Si l'image est faite avec une volonté artistique, c'est un peu montrer qu'un "clochard" mérite aussi qu'on prenne le temps de le regarder.

Seul celui qui est derrière l'appareil sait ce qu'il veut faire de sa photo : à lui d'avoir une conscience et d'être en accord avec elle.