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13/06/2015, 13h44 #13Membre
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Salut,
Ce fil m'a donné envie de participer et de partager ma petite expérience loin d'être un règle en soi, mais juste comme témoignage. Libre à vous d'en faire ce que vous voulez. (précision: Tous les pro ne se reconnaitront peut-être pas dans ce témoignage. Ce dernier ne concerne que moi, sans autre ambition).
Bonne réflexion mais, même avec les meilleures volontés du monde, il faut éviter de généraliser à la fois sur les problèmes rencontrés par les professionnels de ce secteur (les problèmes ne sont pas forcément les mêmes d'un professionnels à l'autre) et sur les opportunités pour faire évoluer le métier (savoir s'adapter, certes mais il y a des bases qui doivent être sauvegardées...).
Etre photographe pro aujourd'hui, c'est à mon sens et de par ma petite expérience :
- D’abord remporter des marchés et cela, de façon « active ». Se distinguer de la concurrence lors des audits. Etre à la fois "présentable", "commercial" et "didactique". Par exemple, briser le miroir aux alouettes du discours marketing "vous pouvez le faire vous même". Cela consiste à mettre en évidence la complexité de la prise de vue et du résultat (en gros, éduquer à l'image qualitative. Et là, ... même une belle boite qui est censée prendre les photos toute seule ne peut rivaliser...). Ensuite, l'argument le plus simple à évoquer, c'est : "ok, vous pouvez "bricoler" des petites images tout seuls... mais cela à un cout en termes de "temps" pour vous et votre temps serait bien mieux employé ailleurs comme le développement de votre boite par exemple. "D'où, votre bonne idée de faire appel à un photographe pour ces taches"... Ca déjà, c'est imparable !
En outre, le "réseau" et les "retours de ce réseau pour savoir bien se positionner" sont fondamentaux à ma petite échelle.
Il faut aussi être organisé dans son temps. En effet, difficile lorsque l'on est seul à la tête de sa petite entreprise de "développer" en même temps que l'on est plongé dans la production. Ensuite, il y a un gros temps à allouer dans les papiers (rédaction de devis, de factures, de notes de cessions, de déclarations, de RDV pro, etc...)
Enfin, pour ma part, je me consacre uniquement au « privé ». J’ai arrêté de viser les institutions publiques et les offres publiques d’achat (souvent trop chronophage alors qu’elles sont en effet bien rémunérées) trop souvent « noyautées » à l’origine. Perte de temps pour moi…
J'ai aussi, pour expliquer mes devis, une "sentence" que je peux évoquer aux clients qui demandent un certain travail : "bien fait, "vite fait" et "pas cher"...
Je leur répond "vite fait et bien fait... ce sera cher ! Vite fait et pas cher... ce sera pas de bonne qualité ! Bien fait et pas cher... ça prendra du temps ! A vous de choisir !"
- Répondre au cahier des charges. Chaque marché remporté, devient, une fois qu'on rentre dans la phase de production, "des problèmes à résoudre". Personnellement, je m'en sors assez bien, en sachant résoudre ces problèmes et en m'adaptant (je le précise car avec un peu de recul, il me semble évident aujourd'hui que même sortis tout frais d'un bac pro photo et ou autre, il vaut mieux ne pas être un photographe né de la dernière pluie, trop aventureux et naïf. C'est une autre facette des inconséquences des discours marketing).
Il faut aussi savoir, avec parcimonie, être "commerçant" pour fidéliser et voir sa carte de visite circuler. Il faut aussi être transparent. Il y a des choses que l'on sait pouvoir faire et des choses qui sont hors de notre portée... Savoir les reconnaitre et les évoquer au client potentiel.
- Se faire payer ! Et se faire payer à hauteur du travail fourni et des investissements nécessaires ! Ca c'est le problème lorsque l'on doit faire face à une forme de concurrence qui soit ne se fait pas "payer" ou ne cherche qu'une pseudo reconnaissance. ("Voir son crédit apparaitre au bas de la photo"...) ; soit cette concurrence se fait payer "de façon dérisoire ou symbolique" soit en nature... Il parait que ça existe !
- Assumer les charges dues à l'exercice étique de la profession. Par exemple, par respect de ma clientèle, toutes mes licences logicielles sont légales et font parties intégrantes de mes charges et investissements. Je le précise car c'est quelque chose de plus en plus fréquent de voir des photographes "pro" proposer leurs services et opérer avec des logiciels de traitement et retouches piratés, etc... Rien que cela, c'est déloyal ! Et ça, ça m'agace ... Payer ses charges au RSI, assurances, impôts, loyer d’un atelier, etc...
Par la force des choses, aujourd'hui, je ne vis plus uniquement de mon activité de micro entreprise de photographe. J'ai un job de photographe à plein temps en parallèle, en tant que salarié mais dont les horaires (5h30 - 12h30) me permettent de conjuguer les 2 activités.
Et oui, je ne fais pas de mariage, mes spécialités sont ailleurs et j'ai constaté au fil des ans que pour moi, juillet et aout ainsi que janvier-février, c'est un peu vache maigre. Besoin donc d'une source de revenu stable à coté. J'ai eu de la chance de trouver ce job dans mon domaine. Toutefois, à ce poste salarié, je travaille avec du super matériel mis à disposition par ma boite (Phase One, Hasselblad, etc...).
J'ai donc des journées incroyablement longues, fatigantes et intenses (12 à 15h par jour) mais ce sont des contraintes nécessaires aujourd'hui pour pouvoir vivre "juste décemment" (d’aucun dirait « joindre les 2 bouts ») de cette activité qui était une passion à la base.
Je parle de passion (un peu au passé) car c'est aussi quelque chose qui peut-être rebutant à la longue pour les "rêveurs". Après une séance de travail, il n'est pas rare que je n'aie plus envie de toucher à mes APN pendant plusieurs jours. Même pour le plaisir... En gros, mes appareils et moi, on peut se faire la "tronche" après une séance de packshot de 90 chaussons... Et oui, si j'affectionne par exemple particulierement les photos de produits de luxe et de bouteilles de vin, les packshot de certains vêtements et autres produits, ne me font pas du tout rêver...
Je le fais car il faut bien remplir le frigo et payer son loyer. Peut-être plus tard, je pourrai me permettre de choisir. Si on choisi de faire de la photo, uniquement pour le plaisir que cela semble procurer ou pour faire que ce que l'on aime ou en tant qu'idéaliste, je déconseille d'en faire son métier, principale source de revenu. On ne photographie pas seulement ce qui nous plait, à moins d'avoir un bon "coussin" à coté ou de bénéficier d'une grande renommée dans une discipline particulière.
Il y a donc de bons cotés et des mauvais comme pour tout. Je ne vois pas, toutefois, de catastrophe annoncée du métier. Mais des contraintes d'adaptation contraignantes et récurrentes avec lesquelles il faut conjuguer. Aussi des "rêves" qu'il faut savoir confronter au principe de réalité quotidiennement, de l'huile de coude. Et... pour ma part, savoir abandonner l'idée de devenir "riche" financièrement par ce métier. (tout le monde ne peut pas vraiment tirer son épingle du jeu à ce niveau). Il y a toutefois d'autres sources de "réalisation de soi" grâce à une telle activité. Encore faut il les voir et ne pas devenir trop rapidement cynique.
Dernier constat, chaque année, à la même période, je suis envahi de demandes de stages... Ces jeunes diplômés ou en passe de le devenir, sont du coup déjà confronté au principe de réalité et aux difficultés de la profession. A mon petit niveau de pro, je ne peux en prendre aucun. J'ai conduit une fois un entretien pour un stage qui demandait peu d'effort d'accueil de ma part et là... le candidat m'est paru complètement à coté de la plaque... Trop d'illusions chez certains candidats donc... et les organismes de formation qui fleurissent à droite à gauche ont une part de responsabilité. Ces organismes font leurs choux gras avec les rêves et la naïveté de beaucoup de monde et conduisent des jeunes et des moins jeunes à la catastrophe.
Ma petite et humble expérience de 3 ans d'activité à temps plein dans ce domaine.
A plus.
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