Photographe pro : un choix judicieux ?

[sybank]

Mais je me demandais aussi s'il ne valait mieux pas passer par une école de journalisme, mais Photogerard a répondu.

Rejeter en bloc les écoles de journalisme sur l'avis d'un seul forumeur, c'est assez radical je trouve. Si tu n'est pas plus intéressé par le journalisme que ça, effectivement, ne tente pas, sinon:

J'étais comme toi à ton âge, passionnée de photo, mais aussi de journalisme, de cinéma, et de vidéo. J'ai hésité entre une école de photo, de cinéma, ou la fac + école de journalisme.
J'ai finalement opté pour la fac + école pour plusieurs raisons (entre autre que je fais essentiellement du photoreportage et que j'ai davantage un oeil de journaliste que de plasticien, et puis la fac me laissait du temps libre pour faire pas mal de trucs - stages, cours annexes - à côté)

Si tu es passionné de photo ET de journalisme, la meilleure option pour toi c'est de trouver un taff en PQR. Ou les journalistes font très souvent leurs propres photos (pas par choix, par obligation).
Ou alors, tu fais des webreportages (l'avenir du reportage à mon avis, mais où il faut maitriser le son, l'écriture, et l'image, et des notions de montage si possible).
Et pour les deux cas, la meilleure façon reste une école de journalisme.

Il existe une douzaine d'écoles de journalisme reconnues par la profession (donc sérieuses), et c'est beaucoup vu les débouchés possibles, il faut être conscient de cela avant de s'engager pour plusieurs années d'études amha... peut-être une personne exceptionnellement talentueuse peut-elle encore faire son trou

Je suis ok pour le principe de ton avertissement (ya pas 100% d'embauche dans les diplomés des 12 écoles, c'est sûr). Mais la situation n'est pas si catastrophique, même si elle n'est clairement pas rose. Certes, ce milieu est en crise, et en presse écrite et en radio (surtout en radio), c'est compliqué si tu vises le natio (enfin en radio c'est compliqué partout, natio ou pas). Donc ça dépend où est l'ambition. En PQR, c'est encore jouable.

J'ai fait une école de journalisme, reconnue, et bien côtée (et gratuite). Ca + une motivation inébranlable, c'est le minimum pour tenter d'en faire son métier. Parce que percer dans le journalisme aujourd'hui, sans école bien côtée, ni sans piston très haut placé (et sous réserve d'être quand même un minimum compétent), c'est quasiment impossible. Ou alors en PHR ou en presse pro, et encore (cela dit sans mépris).
Parce que même en sortant d'une école, ca reste compliqué de touver du taff au départ. Mais une école de crée pas des moules, j'avais la même appréhension au départ, et je me suis rendue compte une fois dedans qu'elles nous apprennent surtout à formuler l'information de la façon la plus claire possible (+ formation technique logicielle et matos tv et radio).
Et les stages et le réseau d'anciens permettent de se créer un réseau pro, truc essentiel dans le milieu des médias, où tout marche sur réputation et sur le bouche à oreille. Je n'ai jamais trouvé de travail par le biais d'annonce d'emploi.

Aujourd'hui, je suis JRI par choix (triqualifiée, je cale, tourne, monte mes sujets), je bosse pour des boîtes de prod et des agences de presse.
Pour connaitre pas mal de photojournalistes, certains avec 20 ans de métier dans les plus grandes agences, et je confirme qu'il est de plus en plus difficile de vivre uniquement de la photo de presse. Parce que les journaux sont moins exigeants sur la qualité des photos, et parce que pas mal d'amateurs proposent leurs clichés gratuitement, entre autre. Plus de concurrence, et moins de budget de la part des rédactions qui licencient à tout va.
Certains se tournent vers la vidéo.

Donc à toi de voir. En sachant qu'entrer dans une "bonne" école de journaleux, ça se fait sur concours, qui ne sont pas des plus évidents (4% de réussite pour les plus demandées). Qu'il faut être curieux de tout, et aimer faire des reportages sur tout. Savoir aussi que certains ne trouvent pas de travail, d'autres tombent de haut. Et en vouloir. Beaucoup. Parce que c'est un milieu où l'on ne compte pas les heures, où l'on n'est pas ultra bien payé, et ou l'erreur n'est pas permise sinon tu grilles ta réputation.
Mais c'est passionnant.

Mais si tes modèles son HCB et Capa qui partaient des mois en reportages à l'étranger aux frais de la rédaction, oublie. Ce mode de vie n'existe tout simplement plus. Les reportages de guerre sont de plus en plus faits par des locaux qui ont appris sur le tas et sont payés une misère, et qui sont en première ligne.