Ne peut-on synthétiser les remarques de chacun ainsi:
la peinture, des Grottes de Lascaux (15 000 ans avant JC) à Michel Ange (XIV ème siècle) en passant par Léonard de Vinci n'avait-elle pas pour seule ambition de témoigner d'une époque où elle était le seul moyen de représentation visuelle ?
La photographie contemporaine, celle des Cartier-Bresson, Doisneau ou autres Arthus-Bertrand, n'est-elle pas élevée au rang d'art majeur comme la peinture (ou la musique, ou la sculpture, ou l'architecture etc...) ?
A la base, l'image, car c'est bien d'elle dont on parle, a simplement permis de donner, au plus grand nombre, accès à la représentation visuelle du monde dans lequel nous vivons, ce que la description écrite peinait à faire. Existe t-il encore un journal sans photos, hormis le Bulletin Officiel des ministères...?
En fait, la démarche du père de famille qui sort son IPhone pour immortaliser le repas de Noël, sans se préoccuper plus que çà des règles de base de la photographie, n'est pas bien différente de celle de l'homme du paléolithique dessinant ses chevaux et sa tribu.
Par contre qu'est qui a rendu célèbre ces artistes, peintres ou photographes ? Le talent! Certes le talent de représenter avec exactitude les composantes d'un paysage, d'un portrait, d'une scène de bataille (formes, couleurs, perspectives, expressions ...) ? Mais surtout le talent de transmettre de l'EMOTION !
Voila, pour moi la boucle est bouclée: "oeil du photographe", "oreille absolue", "palais de l'oenologue", "nez du parfumeur", sont autant de talents qui éveillent une émotion. Pourquoi pleure t'on à l'opéra ?
A la récente réplique de la photo du "baiser de l'hôtel de ville" il manque, pour moi, l'essentiel: l'émotion qui se dégage de la spontanéité du cliché de R. Doisneau et le rend unique.
Désolé pour ma philosophie de comptoir à 2 balles.