Étalonnage

[neimad7]

Bien l'bonjour,

J'ai une question pratico-pratique qui me titille la cervelle : lorsque l'on a une idée arrêtée de l'atmosphère que l'on souhaite donnée à son film, mieux vaut-il étalonner les rushs sélectionnés avant l'étape du montage ou bien étalonner la séquence finale ?

D'avance merci !

Dam

[lafamily]

Le mieux est de donner l'atmosphère de son film au moment du tournage, l'étalonnage n'est qu'une étape de finition, qui permet de finaliser ou optimiser le travail réalisé au tournage.

C'est une erreur grave de croire que l'étalonnage est une étape de création.
On ne créer rien en étalonnage, on finalise.

L'atmosphère d'une séquence est conçue grâce au travail :
1) de la lumière (naturelle ou artificielle)
2) du choix du lieu de tournage qui "donne" son ambiance lumineuse
3) du moment de la journée où l'on choisi de tourner (le matin pour une lumière froide et bleue / en fin de journée pour une lumière chaude et orange....)
4) du choix des couleurs des costumes, des murs, du décors, de la pièce...

Lorsque l'ensemble de ces points sont bien pensés en amont, l'ambiance est là (au tournage) et elle sera magnifiée, ou optimisée à l'étalonnage.
L'étalonnage permet seulement d'homogénéiser les séquences entre elles, les plans entre eux.

Pour répondre à ta question, c'est donc la toute dernière étape.

NB :
Si un plan est mal éclairé, mal exposé (trop contrasté, surex ou sousex,) l'étalonnage n'y pourra rien et l'ambiance sera pourrie.

Fran6

[neimad7]

Merci Franc6, parfait comme d'habitude.
S'il s'agit d'un film de voyage, donc de multiples conditions de tournage et des rushs quasiment tous différents, je vais suivre ta démarche.

[lafamily]

Merci Franc6, parfait comme d'habitude.
S'il s'agit d'un film de voyage, donc de multiples conditions de tournage et des rushs quasiment tous différents, je vais suivre ta démarche.

Oui, même en documentaire, il est important d'avoir un œil toujours très affuté pour observer son environnement tout le temps, voir un endroit sympa ou tu peux faire une ITW, ou un axe qui te permettra d'avoir un beau cadre et la lumière de face pour faire un joli contre-jour....etc

Le documentaire c'est l'école de l'improvisation !
Exploiter l'environnement, exploiter le bon moment, exploiter le moindre détail pour enrichir l'image...

C'est comme le Jazz... On se demande comment les musiciens de Jazz font pour improviser avec autant de virtuosité...
> C'est juste parce qu'il s'entrainent comme des malades à répéter des phrases musicales, des gammes, des enchainements pour ne plus avoir à réfléchir au moment venu.
> l'oreille très affutée pour réagir sans réfléchir, à l'instinct.

Cet instinct se travaille.
Pour L’œil comme pour l'oreille comme pour la main.

Je suis documentariste de formation (photographe initialement) et je sais que j'utilise aujourd'hui en fiction dans mon job de Chef Op, ce que j'ai pu apprendre sur le terrain du tournage des Docus...

Fran6

[neimad7]

Re-bonjour,

Je me permets de dépoussiérer ce sujet car besoin de votre avis, si le coeur vous dit...

Ne filmant pas en RAW, mes rushs sont clairement moins exploitables en post prod. Selon vous, les possibilités d'étalonnage qu'offrent les logiciels de montage (ici FCPX) sont-elles suffisantes pour des séquences en H.264, par rapport aux possibilités offertes par DaVinci Resolve Lite ? En d'autres termes, est-il judicieux d'étalonner sur DaVinci Resolve pour des rushs non RAW ? Vous comprendrez bien que, derrière cette interrogation, je fais référence à la notion de gain de temps lors du workflow...

Merci et bonne année !

[Pidji]

En fait, en montant avec FCPX, tu convertis (en tâche de fond, selon tes réglages de prefs) les rushs H264 en ProRES - bénéficiant ainsi des avantages d'un codec 10 bits. Il n'y a pas que le RAW dans la vie, et 10 bits c'est déjà pas mal du tout. Beaucoup d'outils basiques peuvent être utilisés pour de étalonnage de base (sur les 50 et quelques Haïkus sur ma page vimeo, je ne suis passé sur Resolve que depuis les 3 derniers. Ceux qui portent les numéros de 51 à 61 sont étalonnés avec Apple Color (qui je crois a pas mal d'outils intégrés maintenant dans FCPX), il y a Looks de Red Giant qui assez sympa aussi (Haïkus des n° 40 vers 50)... Les outils sont multiples, et Resolve, ultrapuissant marche très bien dans un "roundtrip" avec FCPX, Fran6 avait il y a un moment je crois mis en ligne des infos sur ce forum.

Resolve est un outil complexe, plutôt simple à appréhender mais franchement, ce n'est pas lui qui te ralentiras.

[lafamily]

Tout pareil que Pidji.

Je pense en revanche que Resolve est bien plus complexe et pointu qu'il ne le dit. Pas si simple....

FCPX comme d'autres logiciels de montage est parfaitement équipé en fonctions d'étalonnage et de chromie.

Donc non Resolve (qui est plus complexe qu'on ne l'imagine) n'est pas nécessairement un plus, au contraire on peut passer plus de temps à segmenter sont workflow pour arriver finalement à une résultat similaire !

Ceci dit, Resolve apporte une finesse de travail a mon sens inégalée, lorsqu'on sait parfaitement s'en servir.
Travailler par couche RVB, luminance...node très élaborés...etc.

Mais est-ce tout le temps nécessaire ?
Non.

Je vais faire une série de clips pour la société Gooogle Business, entièrement tournées en H264 avec 3 boitiers.
Et compte tenu du rendement qu'on me demande, je ne passerais pas par Resolve, mais resterai dans Sony Vegas Pro, mon logiciel de montage.

Fran6

[neimad7]

Merci pour vos réponses Fran6 et Pidji, c'est ainsi plus clair dans mon esprit.
Travaillant un peu dans l'urgence, ou tout du moins dans un laps de temps imparti, je vais continuer à étalonner sur FCPX (Magic Bullet, bel outil effectivement Pidji), tout en me familiarisant avec Resolve à côté... et acquérir des compétences en colorimétrie, ce qui est loin d'être le cas !

Pidji, ton Haïku automnal à contribuer à ma bonne humeur matinal, merci bien à toi et tes canards !
Fran6, tu acceptes des stagiaires trentenaires sur ton lieu de travail..? ;-)

[Pidji]

Merci celui-là est fait pour. Tu as la bonne méthode. C'est toujours dangereux de bousculer les choses, tout modifier quand on a besoin d'assurer, de faire vite. Se poser sur ses acquis pendant qu'on évolue avec les nouveautés.
C'est un peu le cas des haïkus, souvent à chacun d'entre eux, un challenge ou du nouveau à tester - sans la pression de la deadline. S'exercer.

[lafamily]

Fran6, tu acceptes des stagiaires trentenaires sur ton lieu de travail..? ;-)

Je reçois énormément de demandes de stage, surtout des écoles de cinéma de la région, Nantes et Rennes de Cinecréatis et de l'Esra > Ecole Supérieur de Réalisation Audiovisuelle.
Entre les demandes de stages d'étudiants d'école, celles émanant de post-diplômés, mais aussi des demandes spontanées dans la production, post-production, les effets spéciaux, le son, la création musicale, des comédiens....
> Je reçois en moyenne 2 demandes / propositions par jour (téléphone et mail)!

Ce n'est pas un bon signe je trouve...
Trop de gens sur le marché, pour un secteur en crise ?

J'ai certains concurrents dans la région qui font des roulements de 3 à 4 stagiaires toute l'année :
> en pré-prod pour la constitution des dossiers de financement élaboration des budgets des tournages
> en suivi de production (logistique, casting, planning...)
> en tournage (machiniste, cadreur)
> en post-production (montage, FX)

Bien entendu, ils ne payent personne, et proposent des tarifs à leurs clients qui ne prennent pas en compte les coûts réels de l'équipe...
Et cela n'étonne pas le client de voir 5 à 6 personnes sur le tournage de son film d'entreprise, alors que le budget est de 750HT la journée tout compris (déplacement / loc. matériel / tournage / montage).

On trouve encore une grande majorité de stagiaires de 26 ou 27 ans dans le métier !

Et on trouve des offres de stage qui ressemblent à des offres d'emploi :
_ Cherche stagiaire pour 10 jours, avec expérience 2 ans minimum montage FCPX, After Effect, autonome et créatif.
_ cherche stagiaire cadreur, parfaite connaissance RED Scarlet pour tournage clip musical. Connaissance en steadicam sera un plus.

De mon coté, j'ai 2 assistants que je paye "à la pige" bien au dessus du tarif du marché.
1) L'un pour les tournages en régions (il est Nantais)
2) l'autre pour les tournages à Paris (il est parisien). Je bosse à 80% à Paris.
> Leur rémunération est reportée (dans la mesure du possible) sur le budget.

Je prends à l'occasion des stagiaires "école", uniquement à la journée.

Fran6