je voulais publier cette réponse pour contribuer au post sur le workflow Magic Lantern mais la discussion etait fermée.

On a testé le workflow avec les élèves les plus audacieux et la pratique amène forcément quelques interrogations en retour dont je voulais vous faire part.
Les élèves étaient très motivés. On attend encore nos 5D mark III et on a travaillé avec des 7D pour se faire la main, l'image reste très belle mais le problème du grain est encore plus problématique avec le 7D. On a acheté Neatvideo pour réduire le problème, mais pas de solution miracle mais un compromis à trouver entre le grain et une image trop lissée.

Entre le RAW et le MLV on a opté pour le MLV qui nous permet d'avoir un son témoin qui peut être pratique pour la synchronisation des dialogues perchés.
1. Comment conciliez-vous le principe de l'ETTR avec le principe du zone system ? Auriez vous quelques cas pratiques à nous montrer ?

2. Sur la gestion des rushs, on a testé un petit utilitaire récupéré sur le forum de Magic LAntern qui nous permet de lire à la volée les MLV, il s'agit de MLVFS. Cet utilitaire nous a permis d'économiser du temps et de l'espace disque en ne convertissant pas les fichiers. L'avez-vous testé et qu'en pensez-vous ? vaut-il mieux utiliser le raw et renoncer au MLV ?

3. Les premiers réglages de base dans Da vinci pour la création des proxys, pourriez-vous nous montrer comment vous équilibrez la balance et les gammas de tous les rushes dans l'onglet "Color". Il y a beaucoup de méthode différente laquelle preconisez-vous à cette étape du travail ?
4. On a eu un souci avec les proxy après le montage en revenant vers Da vinci, le problème était lié au nom ou la fonction real name mais on a pu résoudre le problème.

merci encore pour votre aide
Je me suis permis de copier dans le forum public votre question posée en MP car je pense que ça peut intéresser d'autres, et que d'autres pourront enrichir ma réponse si nécessaire.
0. Le bruit en RAW
=> Le bruit vient de la sous exposition.
Lorsque vous regarder le moniteur de votre Canon et que l'exposition semble bonne à l'écran, elle est en définitive près de 2 diaph en dessous en RAW !!!
Il ne faut donc pas exposer en regardant son moniteur, mais en mesurant l'exposition.
Parfois l'image sur le moniteur sera sur exposée, moche, trop contrastée...mais elle sera bien exposée sur le Raw.
Avec un 7D, 400Iso est le maximum, sinon = bruit
Avec un 5D 800Iso est le maximum , sinon = bruit
C'est pour cela qu'il faut éclairer, toujours éclairer en RAW, c'est pour cela qu'on éclaire beaucoup au cinéma, même en plein jour !

1. Comment concilier ETTR et "zone system"
Ouche...c'est une question bien compliquée !

a) L'exposition à droite (en poussant l'exposition à son maximum, jusqu'à la limite de la surexposition des hautes lumières) permet d'alimenter le capteur en un maximum d'informations colorimétriques. Mais avec ce mode d'exposition on ne privilégie pas une zone par rapport à une autre :
  • Si la zone de surexposition se trouve sur le visage d'un personnage (car il a un projecteur sur le visage ou la lumière d'une fenêtre, ce sera son visage "notre limite" ?
  • Si la zone se trouve sur l'arrière plan derrière le personnage dans le cadre, ce sera elle notre limite ?


Et bien c'est la où il faut décider d'une stratégie et le zone system est une bonne stratégie !
En effet en poussant l'exposition à son maximum en prenant comme référence l'arrière plan , je vais créer un contraste très fort sur le visage. Et ce n'est pas nécessairement ce que je souhaite pour rester en cohérence avec l'ensemble de mes plans et de mon film ou mon docu !
En effet, les gens qui pensent qu'il suffit d'exposer à droite pour bien exposer en RAW se fourrent le doigt dans l’œil profond ! Il ne serait pas nécessaire de payer un Chef Opérateur s'il suffisait d'appliquer une méthode si basique pour exposer avec une caméra de cinéma !!! Ha ! ha ! ha !

L'exposition à droite est un principe d'alimentation du capteur en infos couleurs, mais il faut impérativement gérer le contraste, et ce système ne le prend pas en considération !

b) C'est là ou le Zone sytem peut s'appliquer en combinaison de l'ETTR".
=> Il faut déterminer, dans le cadre, la zone que vous souhaitez exposer avec un niveau de contraste constant sur tous les plans, comme par exemple = le visage de la comédienne. En effet si la comédienne est filmée de face, puis de profil, puis en contre jour dans la même séquence, et si j'applique bêtement l'ETTR, parfois son visage sera très contrasté, parfois sous exposé.... je ne pourrai pas raccorder les plans dans le montage, car le contraste sera chaque fois différent !!!

Et bien je vais mesurer l'exposition de son visage (avec une charte grise 18%) ce qui me permettra de savoir - à partir de cette base - où vont se trouver mes zones "noires" et mes "zones" de hautes lumières. J'ai copié ci-dessous un exemple d'échelle de Zone System de 1 à 10 qui permet de placer le gris, le noir absolu et le blanc absolu.



Je vais donc pousser l'exposition à son maximum en tentant de conserver une bonne exposition sur mon visage, en cherchant dans le cadre, ma zone de référence !
=> je vais devoir adapter la lumière (si elle est naturelle en la filtrant ou la réfléchissant) et si elle est artificielle en modulant la puissance et/ou la diffusion)

Voilà comment je combine. C'est pour cela qu'une cellule à main est parfois plus pratique qu'une cellule de l'appareil, car je peux laisser ma caméra fixe et faire mes mesures sur différents points avec ma cellule.

2. MLVFS
Je sais qu'il y a des fans de cette application, je n'en fais certainement pas partie.
Je ne sais pas comment on détermine qu'un rush doit être jeté tout de suite et qu'il ne servira pas, jamais, définitivement, avant même le début du montage...
C'est un concept qui ne fait pas partie de mon câblage mental.

Imaginez lorsque vous tournez en pellicule, ne pas développer des parties du film (mauvaises prises / erreur de cadre / problème technique / jeu du comédien moyen...) pour économiser du temps ?
On doit TOUT développer, même ce qui semble pourri, car on peut très bien avoir besoin d'un plan avec un incident pour créer une transition, pour sauver une séquence !

On doit TOUT dérusher, tout regarder avant de monter (et plusieurs fois) car c'est ainsi qu'on progresse, qu'on analyse ses erreurs, qu'on s'assure de bien tout prendre en compte pour avoir le meilleur montage possible !
=> L'économie de départ peut se transformer en mauvais compromis à la fin....

3. Comment équilibrer la balance et les gammas pour TOUS les rushes
En RAW, la première balance s'effectue dans l'onglet 'Camera RAW"
C'est là que vous choisissez l'espace couleur dans lequel vous souhaitez travailler, qui sera votre point de départ pour l'étalonnage.
C'est l'onglet présenté dans l'image ci-dessous.
La balance sera équilibrée à partir d'une combinaison de réglages des champs "Color Temp" / Tint / Exposure....
Il ne faut pas aller beaucoup plus loin, rien ne sert d'entrer dans l'onglet des roues colorimétriques ou des barres...sinon de façon très subtile...
Car les roues et barres de couleurs sont destinées à moduler les effets subtils à la fin, pas au début, sauf car particulier.



Il existe des tutos très bien faits sur l'utilisation de l'onglet Color dans Resolve, je vous invite à les consulter, je ne pourrais rien faire de simple et pertinent ici...

4. Les proxys
a) Lorsque vous créez les Proxys dans Resolve, vous devez créer un dossier "Proxy" et dans l'onglet "Deliver", encoder en choisissant "use source filename".
b) Puis vous créer votre montage dans votre logiciel de montage, puis sauvegardez en .xml
c) Vous ouvrez l'XML dans Resolve en prenant soin de cocher la case "Ignore file extension when watching", faites Ok, du coup, Resolve ne va pas trouver les rushes, car vous lui avez demandé de ne pas regarder l'extension (qui doit être .mov pour les proxys) et vous allez chercher le dossier où se trouvent les .dng, vous cliquez sur le dossier et les rushes montent .dng automatiquement



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J'espère vous avoir aidé.